Le dépistage des patients infectés, mais aussi des personnels soignants est un enjeu clé de la phase de déconfinement.
L’Académie de pharmacie et l’Académie des technologies se prononcent, de concert pour «un confinement sélectif aidé par le traçage numérique». Elles estiment, en effet que, «Pour mettre fin à ce confinement sans déclencher une recrudescence de l’épidémie (…), il est nécessaire de pouvoir identifier le plus rapidement possible et prévenir toutes les personnes présentant un fort risque d’avoir été contaminées (personnes contacts) afin qu’elles prennent toutes les mesures nécessaires dans le cadre du processus “Tester, Tracer, Isoler”».
Toutefois, elles précisent que «Pour augmenter l’adhésion des citoyens à l’usage d’une application de traçage, il importe de préciser que le devoir de secret médical (…) sera étendu à toute personne pouvant avoir accès à des données numériques collectées. Par ailleurs c’est l’État qui aura la responsabilité d’assurer 7j/7 et 24h/24 le fonctionnement de l’application, et de veiller à la sécurité de la plateforme (…) au travers d’organismes qui auront fait la preuve de leur capacité à assurer la protection des données individuelles». Enfin, et quant aux personnes pour lesquelles il a été nécessaire de réaliser un dépistage virologique, « il doit leur être demandé un port impératif du masque, accompagné du plus strict respect des gestes barrières, et d’une réduction drastique de leurs contacts. Leurs sujets contacts devront aussi être tracés a posteriori».
Santé publique France pilote un dispositif spécifique de «surveillance des professionnels de santé», sous forme «d’une surveillance permettant aux établissements de santé de déclarer les cas de Covid-19 chez l’ensemble des personnels soignants et non-soignants à l’aide d’un web-questionnaire», et d’une «enquête individuelle à destination de tous les professionnels de santé». Le premier répond à un «protocole permettant de disposer d'indicateurs de suivi de l'impact de l'épidémie sur la santé des professionnels en établissements de santé d’hospitalisation, publics et privés, depuis le 1er mars 2020». Il est conçu avec «le Geres, les CPais des équipes opérationnelles d'hygiène et de la Société française de médecine du travail». Le second est mis au point par le Geres. SPF «invite tous les établissements de santé à contribuer à cette surveillance, ainsi que tous les professionnels de santé à participer à cette enquête individuelle». Les données collectées permettent d’alimenter «le point épidémiologique publié chaque semaine» par SPF.