Le Conseil national de l’ordre des infirmiers suggère aux pouvoirs publics d’élargir le champ de compétence de la profession pour qu’elle puisse contribuer à la lutte contre la pandémie Covid.
Comme l’explique son président Patrick Chamboredon: « Alors que le virus progresse rapidement et qu’il est difficile de prévoir son évolution pour les prochaines semaines, nous devons nous préparer et mettre en œuvre une stratégie de prévention. Les infirmiers peuvent être un maillon essentiel de cette stratégie». C’est pourquoi l’Ordre des infirmiers vient de faire connaître un ensemble de propositions, sous condition préalable de «l’application des gestes barrières» et de l’application du protocole sanitaire.
Tests Covid, consultation, vaccins, télésoins: une nécessaire habilitation de la compétence infirmière
Les prescriptions de l’Ordre national des infirmiers portent, en premier lieu, sur les tests, à savoir «mobiliser les compétences cliniques des infirmiers pour mieux faire respecter les recommandations (…) et désengorger les centres de dépistage», mais aussi «que les infirmiers libéraux puissent prescrire et réaliser les tests pour libérer du temps au corps médical». Il suggère, ensuite, le renforcement de la présence infirmière en Ehpad, auprès des personnes très fragilisées (psychiatrie, victimes de violences conjugales), en milieu scolaire. Dans cette perspective, il rappelle toutefois aux pouvoirs publics la nécessité d’ «intégrer les ordres des professions de santé et leurs entités régionales dans les différentes gouvernances des instances décisionnelles (…) impliquées dans la lutte contre le Covid».
Mais, il s’agit aussi «d’assurer la continuité des soins pour tous». Une obligation qui implique notamment d’«instaurer des prises en charge dédiées aux patients non Covid» (filières séparées) et de «sécuriser les prises en charge des patients chroniques et/ou souffrant de handicap (…) afin d’éviter les déprogrammations de consultation ou d’intervention». Les infirmiers pourront d’autant mieux y concourir si les textes encadrant la profession permettent d’élargir «le champ de la consultation infirmière dans le parcours de soins», et de «libérer un certain nombre d’actes réalisés par des infirmiers du préalable trop contraignant de la prescription médicale, comme les vaccins, ou le télésoin».
Enfin, l’ONI invite à des mesures correctrices du «risque d’épuisement professionnel», dont la «la mise à l’isolement de tous les soignants testés positifs», le «respect des temps de repos et de congés», mais aussi la reconnaissance du Covid comme «maladie professionnelle».