La recrudescence de la crise sanitaire inquiète très fortement les infirmiers. L’ONI interpelle la population et les pouvoirs publics sur le risque d’un désengagement massif au sein de la profession.
Tandis que l’épidémie progresse à nouveau, l’Ordre des infirmiers a réalisé (début octobre), une consultation de la profession. Cette consultation fait apparaître que nombre d’infirmiers sont «fatigués, malmenés et surchargés», ainsi que «des points de fragilité dans l’organisation du système de santé» («effectifs d’ores et déjà en tension», «établissements médicaux en risque de rupture», insuffisance du recours aux professionnels de ville, et encore «équipements de protection, qui se révèlent de nouveau en quantité insuffisante». L’ONI s’inquiète surtout du fait que «37% des infirmiers estiment que “la crise que nous traversons leur a donné l’envie de changer de métier” et 43% “ne savent pas s’ils seront toujours infirmiers dans 5 ans”».
Le président de l’Ordre, Patrick Chamboredon souligne à cet égard: «Nous ne pouvons pas accepter cela. Les infirmiers sont indispensables au fonctionnement du système de soins». Il considère comme «essentiel que les Françaises et les Français respectent scrupuleusement les gestes-barrières». Et il adresse à nouveau aux pouvoirs publics sa demande «de revoir le décret qui encadre l’exercice de notre profession pour prendre en compte et officialiser ces compétences additionnelles, d’ores et déjà mises en œuvre au quotidien par les infirmiers».