L’intervention du Président de la République sur la sortie de confinement, notamment sous l’aspect économique et social, est diversement apprécié. Les organisations professionnelles plaident pour le maintien des aides aux entreprises.
Réagissant à l’intervention du Président de la République (24 novembre), la CPME apprécie «la réouverture le 28 novembre des commerces jusqu’alors considérés comme “non-essentiels”», le fait de «donner des perspectives de reprise d’activité aux restaurants ou salles de sport», ainsi que «la possibilité pour ces entreprises d’opter entre le fonds de solidarité ou une somme correspondant à 20% de leur chiffre d’affaires 2019».
Cependant, l’organisation professionnelle «regrette la fin de non-recevoir adressée aux activités de montagne», note que certains secteurs restent dans le flou (discothèques), et surtout juge nécessaire
d’adapter les aides pour «les secteurs connexes dont l’activité dépend étroitement des secteurs fermés» («hôtels, brasseurs, grossistes en boisson par exemple…») et de ne plus les «limiter aux entreprises employant moins de 50 salariés». Ainsi, rappelle-t-elle par ailleurs: «ll en va ainsi des autocaristes qui sont près de 70% à employer plus de 50 salariés». Pour la CPME, les aides doivent être maintenues même pour les commerces autorisés à ré-ouvrir, et qu’on y «ajoute un PGE saison, pour venir en aide aux entreprises confrontées à des problèmes de stocks résiduels».
Pour un maintien et une extension des aides aux entreprises de toutes tailles
CCI France se félicite également de «la visibilité donnée par le Président de la République sur les étapes de ce nouveau confinement» et d’avoir été entendu sur «la réouverture des commerces (…) tout comme sur une réévaluation des aides pour les bars, cafés, restaurants, discothèques». Son président Pierre Goguet plaide néanmoins pour que «les dispositifs d’aide soient renforcés ou étendus aux stations de sports d’hiver». Parallèlement, le réseau consulaire appelle «tous les citoyens à privilégier les achats de proximité».
Au nom du Groupement national des indépendants, Didier Chenet note que les aides annoncées «restent limitées et (…) certains de nos professionnels sont injustement écartés à ce jour», tout en précisant que «faisant référence aux travaux et échanges soutenus particulièrement avec le GNI, le ministre de l’économie a indiqué ce mercredi, travailler "à un dispositif similaire pour les hôteliers" qui pourrait être annoncé dès cette semaine. L’aide (…) consisterait là encore en "une prise en charge d’une partie du chiffre d’affaires" dès le 1er décembre». Le GNI continuera à soutenir la nécessité d’une indemnisation «pour toutes les entreprises du secteur fermées administrativement ou non intégrant les hôtels et les TOR», à date du «1er novembre», «à la hauteur de la crise inédite permettant la mise en œuvre du "zéro recette, zéro charge”».
L’UMIH saisit le Conseil d’état sur le préjudice causé à la restauration
De son côté, l’Union nationale des métiers de l’hôtellerie attend les retours du Conseil d’État sur ses deux saisines «à l’encontre du décret du 29 octobre 2020», à savoir une «requête en référé demandant une suspension des dispositions» de l’article 40, à laquelle la réponse devrait intervenir sous 10 jours ; «une action au fond demandant l’annulation de l’article 40» qui peut permettre aux «adhérents (d’intenter-NDLR) des actions indemnitaires individuelles visant à réparer leurs préjudices», à laquelle la réponse demandera un an. En tout état de cause, l’UMIH dénonce «la rupture d’égalité avec la situation des restaurants collectifs et routiers qui restent, sans cohérence avec l’interdiction de principe de l’activité de restauration, ouverts actuellement» et «la disproportion de la mesure d’interdiction totale d’activité sur tout le territoire national alors que des mesures moins restrictives peuvent satisfaire le même objectif de santé publique».
Réouverture sous protocole sanitaire renforcé
La Fédération nationale de l’immobilier se réjouit de la bonne nouvelle que constitue «la réouverture à compter du samedi 28 novembre des commerces, dont les agences immobilières, ainsi que la reprise des visites de biens immobiliers pour les particuliers». Les établissements s’engagent néanmoins sur un protocole sanitaire renforcé: «visites de biens exclusivement (…) organisées sur rendez-vous», «limitées en nombre (…) et en durée (…)», donnant lieu à un «bon pour visite» et incitation du client à «à télécharger l’Appli TousAntiCovid».