L’association des plus grandes entreprises et administrations publiques françaises, mobilisée sur les enjeux numériques plaide pour une action volontariste de la France et de l’Europe dans le domaine de la 5G.
Le Club informatique des grandes entreprises françaises rend public son rapport «Prospective de la 5G à horizon 2030» (1) réalisé en coopération avec le think tank Futuribles International. Objectif: «éclairer les trajectoires possibles et (…) fournir à leurs membres les éléments, ou une partie des éléments, nécessaires à la prise de décision» en vue de «tirer profit de cette opportunité technologique tout en réduisant les risques sur leurs activités et sans compromettre leur responsabilité sociétale, en termes de télécommunications».
Pour une stratégie concertée au sein de l’Union européenne
Cette réflexion prospective concerne aussi les pouvoirs publics national et européen, dans un contexte international où Américains et Chinois travaillent à renforcer leur puissance, contrairement à «l’Union européenne (qui-NDLR) n’est pas capable de donner des directives de régulations communes ou de développer une stratégie industrielle concertée». Pour autant «la France et l’Europe ont investi la 5G pour la mettre au service du bien commun en l’utilisant comme un outil pour les territoires et les individus. Ce choix stratégique qui contraint les opérateurs à offrir une égalité d’accès au service et qui assure de limiter les externalités négatives de la technologie en matière environnementale, s’inscrit dans une logique d’indépendance de l’Union». Reste que au niveau national, «faute de moyens dans un contexte de crise économique liée à la Covid 19, les opérateurs et les industriels français n’ont pas pu déployer très largement la 5G sur le territoire. Ce retard sur les infrastructures télécom a un impact sur le dynamisme économique de la France amplifié par le déploiement massif de la 5G à l’international».
Il s’agit de mesurer et de répondre à plusieurs enjeux-clés. La nouvelle technologie «illustre les liens étroits existants aujourd’hui entre enjeux géopolitiques mondiaux et problématiques nationales voire ultra-locales et qui ont été mis en exergue par la crise Covid-19», «préfigure les rapports de force internationaux qui structureront les dix années à venir et sans doute au-delà». Dans le même temps, elle impose «de développer des dispositifs innovants nécessaires pour profiter des bénéfices de la 5G tout en bridant ses coûts énergétiques», ainsi que de répondre à un fort «besoin en formation et en recherche». Le tout devant faire l’objet d’une «homogénéisation de l’accès à cette technologie sur le territoire français et à l’échelle européenne».