Au sortir du Comité d'orientation stratégique et de suivi du plan Ecophyto, la Confédération paysanne dénonce l'attitude des pouvoirs publics et les promoteurs de pesticides de justifier indûment le fait que «leur utilisation subit une forte hausse» au motif de « la hausse de la redevance pour pollution diffuse en 2019» et ce alors même que les 4 ministres présents «ont rappelé leur volonté de maintenir l'objectif d'une baisse de 50% de l'utilisation des pesticides d'ici 2025».
Pour le syndicat d'exploitant agricoles, l'évolution de leur consommation prouve que «les plans Ecophyto successifs sont un échec». Et de préciser: «700 millions d'euros de financements pour une augmentation de 20%: la massification et le transfert de pratiques pour réduire l'utilisation des pesticides n'ont pas eu lieu». La Conf' considère qu'il «existe des solutions techniques pour réduire l'utilisation des pesticides», mais rappelle que «ce qui l'empêche ce n'est pas la supposée absence d'alternatives, mais le surcoût du changement et l'absence de rémunération des produits agricoles».
La question préoccupe également les syndicats de producteurs de grandes cultures (AGPB Céréaliers de France, AGPM Maiz Europ, Confédération générale des planteurs de betterave, Fédération des oléoprotéagineux, qui estiment que les évolutions en cours «ont aussi pour conséquence l’augmentation des impasses techniques qui entrainent l’arrêt de plusieurs productions, l’augmentation des coûts de production, l’accroissement des risques sanitaires (datura, ambroisie…)» et que « il est urgent de remettre davantage de réalisme dans les indicateurs à même de valoriser les efforts réalisés. Relançons le dialogue à travers les chartes riverains, redonnons à la science et aux agences sanitaires une place prépondérante dans les prises de décisions».