Le Conseil d’administration de la Caisse centrale de la Mutualité sociale agricole (MSA) rend un avis défavorable tant sur le projet de loi ordinaire instituant un régime universel de retraite que sur le projet de loi organique qui l'organise.
Saisie des deux textes en tant qu'organisation autonome, la MSA déclare partager «les objectifs généraux de la réforme des retraites en ce qu’elle vise à établir un système universel par répartition qui maintient des mécanismes de solidarité nationale». Elle n'en pointe pas moins plusieurs difficultés parmi lesquelles:
- les risques liés à la gouvernance du système;
- l'absence d'étude d'impact sur le niveau de vie des futurs retraités;
- le manque de visibilité sur «le système cible et la période transitoire»;
- l'absence de prise en compte de la pénibilité au travail chez les non salariés;
- l'exclusion du minimum contributif des exploitants partant en retraite avant 2022;
- le caractère en l'état non «redistributif» de la majoration de pension pour enfant;
- le silence des textes sur les droits à la retraite de certains statuts agricoles…
Particulièrement inquiète de ce que «la gestion de la retraite par la MSA reposera sur une simple délégation de gestion consentie par la Caisse nationale de retraite universelle (CNRU)», la MSA rappelle son savoir-faire en matière de gestion des retraites de base et complémentaire en même temps qu'elle insiste sur «la nécessité de préserver son guichet unique qui permet d’apporter une offre de protection sociale complète au plus près des territoires».