Plusieurs organisations professionnelles alertent les pouvoir publics sur l'impact négatif pour les entreprises des nouvelles conditions d'assurance chômage des travailleurs saisonniers.
L'antenne régionale du Groupement national des indépendants (GNI) Rhône-Alpes-Régions Est fait part de l'inquiétude des professionnels de l'hôtellerie-restauration du fait que, consécutivement à la réforme de l'assurance chômage, «Les salariés saisonniers vont voir leurs allocations (…) drastiquement diminuer. Il est à redouter que bon nombre d’entre eux se détournent des secteurs à forte saisonnalité, comme l’Hôtellerie-Restauration. Cela va nécessairement accentuer les difficultés de recrutement auquel le secteur est d’ores et déjà confronté et avoir de fortes répercussions économiques sur les entreprises saisonnières». Dans la mesure où les «entreprises saisonnières le sont par nécessités structurelles (lieu d’implantation géographique, contraintes météorologiques, caractéristiques de la nature de l’activité exercée …) ainsi qu’économiques et non par choix entrepreneuriaux», le syndicat d'employeurs du secteur de l'hôtellerie-restauration «entend poursuivre son action pour sensibiliser le Gouvernement sur cette situation particulière et préserver ainsi l’activité touristique», sans pour autant remettre en cause «l’objectif de retour à l’activité des demandeurs d’emplois, tout comme la nécessité de corriger certains abus».
Domaines skiables de France, lors d'une rencontre avec la ministre du Travail le 7 février 2020, a fait part de son souhait que «les spécificités des entreprises saisonnières et des emplois des saisonniers en montagne soient prises en compte dans la réforme». L'organisation professionnelle souligne que la réforme «en l'état» pénalise à la fois les salariés (montant des allocations) et les entreprises (malus) alors que «leur recours au contrat saisonnier (…) ne résulte pas d'une stratégie d'évitement du CDI». Elle formule 9 propositions pour des aménagements de l'assurance chômage, sécuriser les parcours professionnels et fidéliser les travailleurs saisonniers sur les territoires de montagne.