Plusieurs organisations professionnelles agricoles estiment que les stratégies «De la fourche à la fourchette» et «biodiversité» proposées par la Commission européenne son totalement à revoir.
«Ne nous trompons pas de chemin et prenons la voie de la croissance durable et faisons confiance à l’innovation, à l’esprit d’entreprise et de responsabilité des agriculteurs», tel est le message que la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) veut que la Commission européenne entende. Pour le syndicat d’exploitants agricole, en effet, les orientations relatives aux stratégies «“De la fourche à la fourchette” et ”biodiversité”, conduiront l’agriculture européenne dans une impasse», en traçant «une voie de décroissance avec un impact environnemental incertain qui conduira, par contre, de façon certaine à une augmentation des importations de l’alimentation des européens».
Soutenir la souveraineté alimentaire plutôt que les importations à bas coûts
La FNSEA privilégie plutôt «un Pacte vert, qui défend une triple performance, économique, sociale et environnementale, et s’appuie sur un plan de relance financé à la hauteur de l’enjeu pour renforcer la souveraineté alimentaire européenne », non sans rappeler combien la crise Covid a mis en exergue la question de la «souveraineté alimentaire».
Pour la Confédération des betteraviers (CGB), les objectifs fixés par la Commission (réduction de la surface agricole utile de 10%, limitation forte de l’usage des produits phytosanitaires (50%) et engrais (20%), surface en bio à hauteur de 25%) sont inacceptables. L’organisation professionnelle attendait plutôt une «une feuille de route novatrice qui intègre des leviers plus volontaristes, pour tenir compte des avancées déjà disponibles ou à venir de la recherche et les innovations en agronomie, en numérique et robotique, ou en génétique et biocontrôle» et «des mesures complémentaires de marché ou de soutien ou encore l’annonce d’une nouvelle politique commerciale pour limiter les importations à bas coûts».
Et la CGB de plaider pour que «l’objectif (d'un-NDLR) Green Deal doit être de s’intégrer pleinement dans le plan de relance européen dont les contours politiques, économiques, environnementaux et financiers ont été affirmés lors du sommet franco-allemand de lundi dernier».
Selon la Coordination rurale (CR), il faudrait aller jusqu’à une «une sanction exemplaire contre (la-NDLR) Commission». Son président Bernard Lannes rappelle que «face à l’artificialisation continue des terres et à l’augmentation de la population, les agriculteurs vont devoir réaliser des prouesses pour cultiver au mieux l’ensemble de leurs terres afin de produire plus pour assurer l’alimentation des Européens». Pour la CR, qui demande aussi au Président de la République d’avoir une position claire, « La France et l’Europe doivent regagner leur autonomie alimentaire notamment en produisant des protéines végétales».
Communiqué Coordination rurale-22mai 2020; Communiqué FNSEA; Communiqué CGB 20 mai 2020