Le CNPA apprécie les mesures d’urgence du plan de relance automobile mais espère qu’il sera enrichi prochainement. Pour les syndicats de salariés, la question de l’emploi est cruciale.
Suite à l’annonce du plan de relance automobile, le CNPA, «se félicite de ces premières mesures, qui permettent à la fois de préserver les entreprises et de transformer la filière», mais il estime pour autant que «le Plan de relance n’intègre pas suffisamment l’ensemble des composantes de la filière» et ne précise pas «l’articulation des mesures avec le Plan européen de 1000 milliards présenté par la Commission européenne ce 27 mai».
Des mesures de soutien à la demande indispensables, mais des clarifications attendues
Pour l’organisation professionnelle sont notamment appréciables les dispositions concernant «le bonus pour les véhicules électriques et les véhicules hybrides rechargeables», son «relèvement (…) à 5000 euros pour les personnes morales», «l’élargissement aux véhicules hybrides rechargeables», ainsi qu’à «la prime à la conversion» dont les montants ont été augmentés. Le CNPA «salue la création d’un fonds d’investissement de 600 M€ d’euros (…) à destination de l’ensemble des entreprises de la filière (…) abondé de 100M€ par chaque constructeur français», tout en espérant «des clarifications sur les modalités et le fléchage de ce fonds», et celle «d'un fonds de soutien aux investissements de 200M€».
En revanche, le CNPA regrette qu’il n’y ait «aucune mesure de soutien (…) prévue pour favoriser l’entretien et la réparation automobile», en dépit de sa proposition aux pouvoirs publics «d’un “Chèque réparation”, ou une baisse de fiscalité pour les pièces de réemploi», ni prise en compte des «acteurs de la location (…), du recyclage (…), de la distribution de carburants ou de l’éducation et de la sécurité routière». Espérant que ces secteurs pourront intégrer le plan, «dans le cadre du prochain PLFR 2020 (loi de finances rectificative-NDLR), au mois de septembre», l’organisation d’employeurs «suivra également avec beaucoup d’attention (…) les possibilités d'adaptation de l'activité partielle, les exonérations fiscales et de charges pour les entreprises des services, le soutien à l'apprentissage, dans le cadre des textes réglementaires à venir». Enfin, l’articulation avec le plan de relance européen lui paraît indispensable.
Les syndicats de salariés favorables, mais attentifs à la question de l’emploi
L’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA), «accueille positivement (…) la mise en place d’un plan de relance de la consommation et un vaste plan de transformation de l’industrie automobile vers des véhicules plus propres, électriques et hybrides». Le syndicat de salariés estime toutefois qu’un «dialogue social local doit s’engager site par site. La transformation des organisations de travail et l’évolution des compétences doivent se discuter au plus près des réalités du terrain». Plus généralement, l’UNSA «sera exigeante sur la préservation des emplois et le développement des compétences».
La fédération Métaux affiliée à Force ouvrière se dit «plutôt favorable à ce plan, sous réserve des engagements pris et d’une analyse plus précise des mesures qui devront faire l’objet d’un suivi». Le syndicat de salariés tient néanmoins à rappeler que «le plan se doit (…) aussi de sauvegarder les emplois et de maintenir les compétences, voire de les développer en fonction des nouvelles technologies pour les véhicules du futur». FO Métaux souhaite aussi que l’ensemble de la branche soit concerné et, plus généralement, que la priorité soit donnée aux «relocalisations» (véhicules, matières premières, pièces, Recherche et Développement) et à la promotion des marques fabriquées en France. Il a demandé, en particulier, que la «prime (à la conversion)» soit adaptée «en fonction des revenus».