La Confédération générale du travail marque son opposition, en l’état, à la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). Un font intersyndical s’est constitué pour demander son retrait.
Pour la CGT, il ne s’agit rien moins que d’un «projet dangereux qui confirme un modèle de recherche et d’enseignement supérieur construit sur la mise en concurrence, renforçant les inégalités et essentiellement piloté à partir de projets de court terme».
Un projet sans ambition et qui fait fi du dialogue social
Le syndicat de salariés précise encore que la LPPR: «poursuit la fragilisation de la recherche publique et de l’enseignement supérieur. Et, par conséquent, aussi la R&D des entreprises» et, qu’en outre, «sur le plan budgétaire (…) cette loi n’a aucune ambition puisqu’elle reporte un objectif de 3% d’effort national de recherche que la France s’était fixé en 2010 à atteindre en 2030» avec des «montants pour 2021 (…) ridiculement bas». Plusieurs dispositions lui semblent particulièrement mal venues: «le CDI de projet dit de mission scientifique»; le «Tenure Track, un accès dérogatoire aux postes statutaires»; le refus d’une «revalorisation indiciaire» des salaires.
La CGT dénonce, par ailleurs, le fait qu’en dépit des annonces des pouvoirs publics «le Gouvernement convoque, en urgence et dans la précipitation, les instances de l’enseignement supérieur et de la recherche», une décision d’autant moins compréhensible au vu des difficultés d’organisation que connaissent les établissements et laboratoires du fait de la crise Covid. Et de même quant aux «organisations représentatives du secteur comme le reste des acteurs sociaux». Le syndicat ajoute: «Ce n’est pas, disons-le clairement, les conditions d’un dialogue social que mérite un pays démocratique».
Le syndicat réaffirme ses positions: «choc d’investissement» en faveur de la recherche publique, hausse des «financements de base des laboratoires et (…) emplois statutaires», meilleures «conditions d’embauche des jeunes diplômés»… Les entreprises, le «tissu industriel français» doivent aussi prendre leur part de la relance de la recherche.
Une première manifestation intersyndicale pour contrer le projet
La CGT via plusieurs syndicats et fédérations (GT-INRAE, SNTRS-CGT, CGT- FERCSup) était du rassemblement intersyndical (avec FO ESR, SUD Recherche-EPST, SUD éducation, SNESUP-FSU, SNEP-FSU, SNCS-FSU, SNASUB-FSU, Solidaires Étudiante-s, UNEF, Coordination des facs et labos en lutte, L’Alternative, SNESup) organisé en opposition au projet le 12 juin à Paris.
Les participants sont décidés à se mobiliser jusqu’à retrait du projet, autour de plusieurs leitmotives: «liberté de manifestation et de réunion, notamment syndicales, et fin de l'état d'urgence (…) sanitaire»; agir sous forme de «motions» à adresser au ministre de tutelle, «cortèges» (dans la manifestation du 16 juin pour la santé» ainsi que «lors des prochaines réunions du CNESER et du CTMESR».