L’Ordre national des infirmiers livre sa contribution au «Ségur de la santé», assise notamment sur une large consultation des professionnels. Les attentes de reconnaissance de la profession sont fortes.
Le document élaboré par l’Ordre national des infirmiers (ONI) pour nourrir la concertation du «Ségur de la Santé» rendu public le 6 juillet, croise des éléments issus du «Livre blanc de la profession», d’une large concertation des professionnels et conseillers ordinaux, ainsi que des «échanges avec des experts du milieu de la santé».
Pour un accès au statut de « professionnel de santé »
Globalement, il exprime une attente de «reconnaissance globale (…): compétences, salaires, carrière, davantage de coordination avec les autres professionnels de santé» mais aussi volonté de «garantir une prise en charge des patients de qualité, rendre notre système de santé plus durable, plus efficace, et plus humain».
Cette double attente se décline en «une seule contribution (…) pensée pour répondre aux enjeux des quatre piliers du “Ségur” en même temps», dont il résulte 6 points clés. Premier point: «une plus grande autonomie pour une meilleure prise en charge des patients», induisant «reconnaissance de la consultation», adaptation de «la posologie des traitements dans le cadre des maladies chroniques», champ de «prescription» élargi, transfert «d’actes»… Afin de développer la «prévention et l’éducation thérapeutique», les infirmiers devraient pouvoir notamment «prescrire et administrer des vaccins obligatoires et recommandés, prescrire des tests de dépistage (notamment COVID 19), déclencher des actions d’éducation thérapeutique». Ils souhaitent par ailleurs être reconnus comme «cliniciens acteurs du premier recours».
L’ONI plaide pour une «nécessaire revalorisation de la formation infirmière», conduisant à «réactualiser la maquette de formation initiale», «développer et finaliser le processus d’universitarisation», «faciliter la recherche en sciences infirmières, (et-NDLR) une vraie logique de carrière». Partisan d’une accélération du «virage numérique» autour du «télésoin» et du «Dossier médical partagé», l’ordre professionnel juge aussi que «les infirmiers peuvent être des acteurs clés dans la sensibilisation (…) aux risques sanitaires liés à la dégradation de l’environnement».
L’obtention du «statut de “professionnel de santé”», une place pleine et entière dans la «gouvernance du système de santé, à tous les échelons, dans les établissements ainsi que dans les instances de décision locales, régionales et nationales» sont également espérées.
Communiqué ONI – 6 juillet 2020