La publication prochaine du rapport de l'Autorité de la concurrence sur la «distribution du médicament en ville» soulève un front commun d'opposition des organisations professionnelles du secteur de la pharmacie (ANEPF, APR, CNGPO, Federgy, FSPF, USPO, UDGPO). Selon elles, les préconisations de l'Autorité avaient déjà été «rejetées en 2014» par les pouvoirs publics, témoignant ainsi du «décalage (…) saisissant entre les parlementaires qui connaissent les spécificités des bassins de population et une instance complètement hors sol» ayant qui plus est une «vision commerçante (…) étriquée et dogmatique».
Répondant aux arguments de l'autorité administrative indépendante, les organisations professionnelles rappellent qu'en France, «il n’y a pas de désert pharmaceutique et les difficultés d’accès aux médicaments n’existent pas», que «les prix des médicaments conseils en France sont de très loin inférieurs à la moyenne européenne et le prix médian a encore diminué de 0,77% en 2018», que «La ministre des Solidarités et de la Santé l’a rappelé récemment, “le médicament n’est pas un produit de consommation». Rappelant que «les pharmacies d’officine n’ont pas besoin de capitaux extérieurs pour exercer leur profession et les étudiants, comme les pharmaciens déjà installés, dénoncent avec fermeté une financiarisation inutile», les organisations ironisent aussi sur le soutien de fait apporté par l'Autorité aux «grandes plateformes internet, championnes de l’optimisation fiscale et de la destruction d’emplois de proximité».
Elles renvoient enfin la balle dans le camp du Gouvernement en indiquant que les positions de l'Autorité «sont incompatibles avec les besoins de la population et mettent à mal les réflexions du Gouvernement pendant le Grand débat national en aggravant les déséquilibres au détriment des territoires ruraux».