L'organisation d'employeurs et plusieurs organisations syndicales de la branche métallurgie poursuivent leur coopération afin de contribuer à la relance du secteur. Un manifeste, riche de 23 propositions, a été rendu public courant août 2020.
«Cette démarche historique répond à une situation particulièrement critique»… «En élaborant la présente contribution, l’UIMM et trois organisations syndicales représentatives de la métallurgie (CFDT, CFE-CGC, FO) entendent prendre leurs responsabilités et montrer leur volonté d’agir». La crise Covid a incité le syndicat d'employeurs et les syndicats de salariés de la branche métallurgie à œuvrer de manière «paritaire» pour contribuer à l'action publique, dans un premier temps pour faire face à la crise (mai 2020, «manifeste (…) pour préserver l’emploi et les compétences») et, dans un second temps, pour nourrir le plan de relance programmé par les pouvoirs publics à l'automne.
Relocaliser l'industrie et l'emploi en lien avec la transition écologique
La perspective générale tracée par le nouveau manifeste est de «relocaliser en France des activités et produits indispensables à notre souveraineté industrielle, d’accélérer la transition écologique de l’industrie et de mener à bien la transformation de l’appareil productif notamment en termes de digitalisation et qualité de vie au travail». Le document se structure autour de 5 thèmes assortis de 23 propositions.
Afin de mobiliser «des fonds propres pour investir» (3 prop.), il est préconisé notamment «un fonds de relance pour l’industrie dédié à l’investissement productif», un «dispositif de suramortissement ciblé sur la digitalisation et le verdissement de l’appareil productif, ainsi que sur le soutien à la formation». Afin de créer un «choc de compétitivité pour l’industrie» (4 prop), il est proposé d'alléger fortement la fiscalité sur la production (révision des CVAE, C3S, valeurs locatives, exonération pour les relocalisations et projets verts). Le manifeste plaide encore pour «un soutien à la décarbonation et aux investissements verts» (6 mesures), par des financements concernant les processus industriels, les bâtiments, les infrastructures de télécommunication, énergie et transport et conjugués avec «un mécanisme d’inclusion carbone (MIC) aux frontières de l’Union européenne».
Pour une approche plus collective entre industriels, organisations patronales et de salariés
Par ailleurs convaincus que le «plan de relance ne doit pas être l’affaire exclusive de l’État. Sa réussite passe par un pilotage étroit en concertation et en collaboration avec les régions et les partenaires sociaux», les signataires appellent à un «jeu plus collectif entre industriels» (5 prop.). C'est-à-dire à plus de coopération entre grands groupes et PME, donneurs d'ordres et fournisseurs, en s'appuyant sur un renforcement des «filières», «une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences de branche/filière et des territoires», ainsi que sur l'introduction de «clauses environnementales, liées au critère carbone, ou (…) sociales» dans la commande publique comme privée.
Enfin, et comme en atteste le manifeste, il s'agit plus que jamais de promouvoir «un dialogue social de qualité, dans la branche et les entreprises» (5 prop.), «nourri et régulier dans le cadre du CSE», favorisant l'échange transparent sur la stratégie, l'élaboration de «solutions» de relocalisation d'unités de production, la mise en œuvre d'une nouvelle «politique de formation(…) permettant de préparer aux compétences et métiers de l’industrie de demain», sans négliger«la question de l’organisation du travail, des conditions de travail et les problématiques de qualité de vie au travail».