L'adoption du projet de loi ré-autorisant l'utilisation temporaire des néonicotinoïdes suscite des réactions divergentes au sein des syndicats agricoles.
Pour la Confédération paysanne, «ce texte est au service d'une filière agro-industrielle qui va pouvoir continuer à fonctionner (…) en poursuivant la pression aux rendements et aux prix bas pour les paysan.ne.s.». Le syndicat estime que «défendre la souveraineté alimentaire» c'est privilégier «un cadre protecteur pour lespaysan.ne.s. Ce qu'il faut c'est réguler, maîtriser, répartir et favoriser enfin des solutions plus résilientes pour permettre la transition écologique, plutôt que produire plus».
La Confédération des planteurs de betteraves (CGB), en revanche, «salue l’initiative du Gouvernement qui s’engage avec courage et ambition pour pérenniser la filière betterave sucre» et se tient «à la disposition des sénateurs pour exposer tous les enjeux de ce texte». Ainsi que le précise son président, Franck Sander: «Cette possibilité dérogatoire est essentielle pour réussir la transition dans les 3 ans qui viennent, en s’appuyant sur la mise en oeuvre à la fois du plan de prévention de la filière et du plan de recherche ITB/INRAE».
La Coordination rurale se dit également favorable à la décision des pouvoirs publics, tout en réclamant «une aide directe d’urgence à la filière betteravière» et une incitation à ce que «l’Association interprofessionnelle de la betterave et du sucre (AIBS) (soit-NDLR) représentative de tous les planteurs pour (…) avoir un rôle fédérateur» et puisse «établir un cadre contractuel qui permette la rémunération des producteurs».