L'annonce d'une cession des activités de Suez par Engie à Veolia soulève une forte opposition chez plusieurs syndicats de salariés.
La CFE-CGC rappelle notamment que «les cinq organisations représentatives, réunies en intersyndicale depuis le début, dénoncent cette perspective comme étant destructrice d’emplois et dépourvue d’un projet industriel cohérent et fédérateur». Le syndicat dénonce le fait que «le conseil d’administration d’Engie réuni le 30 septembre s’est contenté d’examiner la seule offre de rachat faite par le principal concurrent de Suez: le groupe Veolia» et ce en dépit de l'autre «proposition(…) faite, par le groupe Ardian», «soumise (…) avec l’approbation du conseil d’administration de Suez, incluant notamment l’administrateur représentant les salariés actionnaires de Suez».
Appel à l'intervention de l'État actionnaire responsable
Selon la CFE-CGC, cette seconde solution présente «pour l’intersyndicale, (…) des avantages comme le maintien d’une concurrence saine au bénéfice des clients, municipalités et industriels, dans l’ensemble des géographies où est présent Suez, en particulier en France, mais aussi l’absence de démantèlement, de di-synergies opérationnelles ou commerciales et préservation de l’emploi». Et d'en appeler le Gouvernement à «agir enfin comme actionnaire responsable au sein l’entreprise Engie».
Force ouvrière estime pour sa part que «dans le contexte sanitaire tendu et ses conséquences économiques et sociales actuel – (…) le temps doit être donné à l’examen détaillé des différentes options, avec les instances représentatives du personnel des entités concernées, afin que soient privilégiées les garanties fermes sur l’emploi et les services assurés». Et d'interpeller les pouvoirs publics «quant à la situation et aux emplois des salariés et de la nature des services concernés (eau et assainissement, collecte et traitements des déchets)».
Cinq fédérations affiliées à la CGT (Métallurgie, Construction Bois Ameublement, Mines Énergie, Services Publics et Transports) ont constitué une coordination CGT Engie réaffirment leur opposition franche au projet, de même que l'administrateur salarié parrainé par la confédération syndicale, quel que soit le bénéficiaire de l'opération. Dénonçant également un «capitalisme français (…) encore dominé par les intérêts des seuls actionnaires», les syndicats jugent que «l'État se doit d'être le garant d'un tel débat public et politique qui pourrait aboutir à construire les outils d'une accélération de la transition énergétique autour d'acteurs comme Engie autour de l'énergie, de l'eau, des services thermiques et de la propreté. Pour cela, il faut s'en donner le temps et ne pas succomber aux appels à l'urgence et aux diktats financiers d'une OPA agressive».
C'est aussi l'occasion de réclamer: «Les OPA hostiles devraient être combattues notamment par des éléments de défense ancrés dans la loi. Quand complétera-t-on à cette fin la loi Pacte?».