Les syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA, JA, la Conf', Modef) déplorent que malgré des engagements des opérateurs de l’aval lors des États généraux de l’alimentation (EGAlim), la juste rétribution des producteurs ne soit pas réalisée.
Lors de leur réunion du 14 octobre avec les ministres «Julien Denormandie, Agnès Pannier-Runnacher et tous les acteurs», la FNSEA et JA ont souligné que «la loi EGAlim a permis de mettre un terme à la guerre des prix avec une inflation très limitée pour les consommateurs (moins de 1%)». Les deux fédérations ont aussi noté que «la chaîne alimentaire a fait preuve d’une certaine responsabilité pendant le confinement en favorisant l’origine France des produits». Elles relèvent pourtant que "le retour de la valeur aux producteurs reste très limité".
Des relations commerciales toujours altérées par manque de transparence
Rappelant que «les agriculteurs, les consommateurs et les parlementaires attendent le succès de la loi», la FNSEA et JA se disent donc «prêts à faire des propositions pour aller plus loin dans le dispositif législatif». Les deux fédérations souhaitent en particulier l'approfondissement des propositions de la Commission d'enquête sur la situation et les pratiques de la grande distribution et de ses groupements dans leurs relations commerciales avec les fournisseurs pour «apporter toute la transparence qui fait défaut aujourd’hui dans les négociations commerciales afin d’identifier les raisons pour lesquelles la valeur créée n’arrive pas chez le producteur».
Pour la Confédération paysanne, la nomination de «Serge Papin, pour négocier les objectifs des EGA» n'est pas la preuve d'un engagement de l'État en faveur des producteurs. La Conf' exige également une «transparence des marges imposée aux acteurs de l'agroindustrie et de la grande distribution», un «arbitrage public des relations commerciales», ainsi qu'une «régulation des marchés au niveau européen pour permettre la relocalisation».
Pour le Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef), il n'est plus temps pour des «tables rondes ou des négociations avec la grande distribution et le négoce». Le syndicat demande «un prix rémunérateur plancher fixé et garanti par l’État, un cadre réglementaire et législatif pour encadrer les marges et un cadre d’intervention comme au Québec».