Alors que doit s'ouvrir la négociation sur les projets de règlements de la future politique agricole, les syndicats d'exploitants français exhortent les institutions européennes à accompagner la transformation écologique de l'agriculture.
Pour la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles: «La prise en compte des réalités économiques de la production agricole rend possible un accompagnement adapté et efficace des exploitations dans la transition agro-écologique». Il importe que la prochaine PAC permette «à l’agriculture européenne d’être compétitive, résiliente et durable», et intègre le fait que «par leurs activités ancrées dans les territoires, les agriculteurs et l’ensemble des acteurs agricoles apportent des contributions irremplaçables pour l’emploi, l’environnement, la biodiversité, les paysages… Sans agriculteur avec des revenus dignes, c’est tout cet équilibre qui serait menacé».
L'équation «souveraineté alimentaire»/rémunération des producteurs
La Confédération paysanne, de son côté, mobilise dans le cadre d'une «marche nationale sous le nom de “Notre assiette pour demain”» (17 octobre), avec pour leitmotiv: «un changement de cap radical de notre politique agricole et alimentaire commune (PAAC) et de notre stratégie nationale», reconnaissant «l'importance centrale des paysan.ne.s pour notre souveraineté alimentaire, en mettant en place des politiques ambitieuses pour la protection des paysan.ne.s et leur accompagnement à la transition écologique et sociale».
La Coordination rurale rappelle son opposition aux «plans stratégiques nationaux», qui font l'objet d'un règlement, aurait «souhaité que les textes soient plus précis et contraignants sur le sujet fondamental de la couverture des coûts de production», ainsi qu'un relèvement du «seuil pour déclencher l’intervention» et la «possibilité d’adhérer à deux organisations de producteurs». Le syndicat s'inquiète également de l'impact réel des «nouveaux éco-régimes» en matière de distorsion de concurrence et considère plus généralement, que «réussir à relever les défis environnementaux du Green Deal et de la stratégie de la Ferme à la Fourchette nécessite de sortir du jeu du dumping social et environnemental». Ce pourquoi, elle invite le Gouvernement à soutenir un certain nombre d'amendements proposés par le Parlement européen, sur les sujets de la «régulation» (5), de «la gestion de crise» (11), sur «les normes sociales et environnementales à l'importation» (2), et enfin sur les «normes de commercialisation» (plus de 30).
Quant au Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef), il demande que «les produits agricoles et alimentaires soient sortis de l’OMC». L'atteinte de la «souveraineté alimentaire», exige, selon le syndicat: «un plafonnement des aides directes», «le remplacement du critère surface par celui de l’actif», «une aide forfaitaire aux petits exploitants», «un renforcement du paiement redistributif», une «augmentation de l’enveloppe nationale à 2% pour les jeunes agriculteurs» ainsi qu'un «maintien de l’ICHN notamment dans les zones de montagne». Pour le Modef, la PAC doit aussi intégrer l'«instauration de prix minimum garantis par l’État», une «régulation de l’offre sur les marchés», «une vraie politique de stockage public».