«Sans mésestimer la gravité de la situation sanitaire», Force ouvrière s'inquiète d'un recours «récurrent» à l'état d'urgence. Le syndicat en conteste aussi les modalités détaillées dans le projet de loi en cours d’examen au parlement.
Préoccupée par le fait que la CNCDH (Commission nationale consultative des droits de l’homme) ne soit pas «saisie a priori» du sujet, FO s'oppose à ce que la prorogation de l'état d'urgence sanitaire autorise le gouvernement à s'affranchir de la consultation préalable des partenaires sociaux prévue à l'article 1erdu Code du travail. L'organisation syndicale ne souhaite pas davantage que cette prorogation autorise le gouvernement à rétablir par ordonnance la possibilité pour les employeurs de déroger unilatéralement au droit «en matière de jours de repos, de durée du travail, de repos hebdomadaire, de travail dominical».
Force ouvrière rappelle que les cinq confédérations demandaient (lettre conjointe adressée le 14 octobre au Premier ministre) «une écoute et une réponse effective de la part des pouvoirs publics et le respect de l’autonomie de la négociation collective alors que les dispositions sanitaires (…) se traduisent par des restrictions importantes, notamment en matière syndicale». FO attend aujourd'hui du gouvernement qu'il réponde «aux différents points figurant dans la lettre des cinq confédérations».