L’organisation professionnelle de la filière du médicament dénonce les erreurs d’une enquête de l’UFC que Choisir ? et s’attache à prévenir toute campagne de désinformation concernant la disponibilité ces médicaments en France.
Le recadrage opéré par LEEM survient suite à un «article du Parisien relayant une étude de l’association UFC – Que Choisir sur les pénuries et ruptures d’approvisionnement de médicaments», qu’elle juge diffuser des «informations approximatives et (…) contre-vérités». L’organisation constate, par ailleurs, «la prolifération, ces dernières semaines, (…) de campagnes de désinformation sur les tensions d’approvisionnement de médicaments», face auxquelles elle «entend démêler le vrai du faux en répondant factuellement» sur plusieurs points.
La loi de financement de la sécurité sociale renforce les obligations des entreprises
Récusant l’idée d’une «explosion des ruptures d’approvisionnement» (grâce notamment au «signalement plus précoce des situations à risque à l’ANSM à partir de 2016»), elle rappelle aussi que les «tensions et ruptures d’approvisionnement» ne sauraient être imputables aux seules «entreprises», mais à une «pluri causalité» actée par plusieurs rapports publics. LEEM réfute aussi l’idée que «les entreprises (…) délaissent (…) la production des médicaments les plus anciens (…) pour privilégier les médicaments les plus récents, et donc les plus coûteux», sachant notamment que «lorsqu’une entreprise souhaite arrêter la commercialisation d’un médicament, elle a l’obligation d’en informer au moins un an avant les autorités de santé».
En matière de stocks, le PLFSS impose aux entreprises trois types d’obligations: «constitution d’un stock de sécurité», «élaboration et de mise en œuvre d’un plan de gestion des pénuries pour tous les (…) médicaments d’intérêt thérapeutique majeur», «importation à la charge d’une entreprise défaillante». En outre, elle peut «porter l’obligation de stockage à 4 mois sur décision du directeur général de l’ANSM» pour certains médicaments faute «d’alternative thérapeutique». Une extension qui n’est toutefois pas «réalisable sur le plan industriel» pour tous les MITM, ni compatible avec «les ambitions de relocalisation industrielle en France» et la «réglementation européenne».
Pour un pilotage européen de la production des médicaments d’intérêt sanitaire et stratégique
Soulignant les efforts engagés par la filière française, l’organisation professionnelle tient enfin à rappeler ses préconisations en matière de prévention des ruptures d’approvisionnement. Il s’agirait de prioriser la production des «médicaments d’intérêt sanitaire et stratégique» (sécurisation, conditions d’exploitation, localisation des matières premières source), ainsi que «le partage d’informations entre les acteurs de la chaîne du médicament et les patients». LEEM se dit aussi favorable à «adapter l’encadrement de la distribution en cas de tension ou rupture d’approvisionnement». Et de suggérer, enfin: «le pilotage stratégique au niveau national et favoriser l’harmonisation des pratiques réglementaires au niveau européen»