À l’occasion de la Semaine européenne de l’emploi des personnes handicapées (SEEPH) plusieurs syndicats de salariés (CFDT, CGT, FO) plaident pour une politique plus volontariste de la part de pouvoirs publics.
La Confédération générale du travail «déplore le manque d’ambition récurent et les échecs des politiques d’emplois des personnes handicapées depuis des décennies», non sans rappeler qu’elles sont «touchées de plein fouet» par la crise Covid. Pour la CGT des mesures correctives s’imposent, afin d’assurer «l’accès et le maintien de l’emploi».
Prendre des mesures pour l’emploi, la rémunération, la santé des travailleurs handicapés
D’abord sur le plan de la santé: «moyens adaptés de protection individuelle», «informations indispensables à la mise en place des gestes barrières», «accès aux soins (…) aux consultations médicales et actes paramédicaux», prise en charge non différenciée et adaptation des soins, maintien par tous les moyens du «lien social», sans oublier des «“temps de répit” pour les aidants familiaux». Ensuite, sur «l’insertion dans l’emploi», en vue de laquelle il s’agit de «développer des services d’accompagnement», «favoriser la continuité pédagogique», aider «les jeunes (…) vers la formation professionnelle afin de les aider à construire un projet de vie».
En matière d’emploi, la confédération suggère notamment «d’adapter le poste en télétravail», de «maintenir la rémunération de tous les salariés (…) y compris d’ESAT ou des EA», de «donner le statut de salarié aux travailleurs (…) des ESAT (…) et négocier la mise en place d’une convention collective pour les travailleurs d’ESAT et d’entreprises adaptées», de «sécuriser l’emploi (…) post-crise». Enfin, quant aux compensations, la CGT demande que l’accès et la continuité des droits soient facilités, d’augmenter les montants de la «prestation de Compensation du Handicap» ainsi que «ceux de l’AAH», de porter au Smic «la rémunération des travailleurs d’ESAT» et «d’aménager la durée et les horaires de travail».
Pour Force ouvrière, «la crise fait craindre un reflux inédit de l’emploi des personnes en situation de handicap dès le second semestre 2020», d’où la nécessité «que, d’une part des critères et mesures protecteurs soient inscrits, d’autre part que certaines modalités soient bonifiées (congé de reclassement, indemnité de mobilité…)» et que «lors des négociations relatives au télétravail» soient bien prises en compte « les spécificités des salariés handicapés». FO met en ligne un nouveau site internet dédié au handicap et réédite son «guide Travail et Handicap».
La Confédération française et démocratique du travail relève également que «les circonstances exceptionnelles que nous traversons ne justifient pas toute la difficulté de la situation des travailleurs handicapés sur le marché du travail», non sans rappeler que «les discriminations liées au handicap dans l’emploi constituent le premier motif de saisine du Défenseur des droits». Conformément aux règles européennes, «l’aménagement du lieu de travail doit être renforcé et le suivi médical (…) ne doit pas être suspendu».