Les organisations syndicales de salariés manifestent une vive opposition à la proposition de loi sur la Sécurité globale. Les journalistes interpellent les éditeurs de presse pour qu’ils prennent opposition.
Les syndicats CFDT Journalistes, CGT-SNJ, FO-SGJ, SNJ, appellent «les éditeurs et directeurs de l’information à défendre la liberté de la presse! Il en va de leurs responsabilités de protéger la liberté d’informer et de garantir l’indépendance des journalistes, leurs salariés». Les organisations de salariés les rappellent à« la tribune publiée le 23 septembre dernier» sous l’intitulé «Ensemble défendons la liberté!» et à leur mutisme en regard du «Schéma national du maintien de l’ordre du ministère de l’Intérieur (…) entré en vigueur et ce sans concertation aucune avec la profession» ainsi que de la «la proposition de loi Sécurité globale qui vise à restreindre la liberté de la presse, la liberté d’expression et la liberté d’informer et d’être informé».
Une loi sans compromis qui crée une fracture dans l’État de droit
Concernant la loi sur la Sécurité globale, la Confédération française et démocratique du travail estime que «son article 24, crée une nouvelle fracture. Fracture entre des forces de l’ordre, qui doivent être défendues dans l’exercice de leurs missions (…) et des journalistes qui doivent être protégés sans ambiguïté dans leur liberté d’informer». Le syndicat souligne que «cet article de loi a été rédigé (…) sans aucune concertation avec les principaux acteurs impactés», sans recherche de «compromis possibles», alors qu’il «ne faut pas prendre le moindre risque avec la préservation des droits fondamentaux comme la liberté de la presse».
Pour FO, s’il y a «nécessité de protéger la population, dont les agents publics en relation avec l’exercice de leurs missions, des menaces, harcèlements et violences (…)», elle «ne peut en aucun cas s’affranchir du principe de proportionnalité et du respect scrupuleux des droits fondamentaux, des garanties démocratiques et de l’État de droit».
L’action des forces de l’ordre républicain doit être soutenue
Pour la CFDT-Interco, la «loi relative à la sécurité globale présente (…) d’intéressantes avancées quant à la protection des forces de l’ordre, notamment avec la préservation de l’anonymat ou encore avec la répression de l’achat et l’utilisation de matériels pyrotechniques». C’est ce qu’elle fait savoir par courrier au Président de la République, tout en rappelant son inquiétude au regard «du manque de moyens de l’institution judiciaire (nonobstant une rallonge budgétaire significative) et ce, dans toutes ses composantes». Au nom des «policiers municipaux, (…) sapeurs-pompiers, (…) policiers nationaux» le syndicat rappelle le Président aux «annonces que vous avez formulées le 15 octobre 2020 dernier lors d’une rencontre avec les syndicats de la police nationale», en insistant sur le fait que «L’action des forces de l’ordre républicain a besoin d’être reconnue comme légitime et soutenue par la population et les politiques. Les forces de l’ordre et de secours (…) doivent susciter le respect de l’ensemble de nos concitoyens et être craintes pour leur efficacité par tous les délinquants. Elles sont le symbole visible de la présence du service public sur tous les territoires de la République».