Pour SNJ et Solidaires, la loi sur la Sécurité globale doit être amendée. L’évacuation d’une campement de migrants, à Paris, avive les critiques des syndicats à propos de l’attitude des forces de l’ordre.
À l’issue d’une «rencontre avec le ministre de l'Intérieur sur la proposition de loi sécurité globale», le collectif «StopLoiSécuritéGlobale», composée de syndicats de journalistes (SNJ, Solidaires), collectifs et associations de journalistes, réalisateurs, professions de l’images et droits humains» interpelle le Premier ministre, considérant que le ministre de l’Intérieur n’est pas le bon interlocuteur.
Pour un retrait des articles 21, 22 et 24 de la loi sur la sécurité globale
Le collectif précise avoir demandé le retrait des «articles 21, 22 et 24 de la PPL Sécurité globale» ainsi que celui du nouveau schéma de maintien de l’ordre (SMO), et n’avoir pas obtenu «un dialogue constructif». Il met également en cause la ministre déléguée, suite à ses déclarations dans un média, non sans souligner que «la Commission européenne vient de rappeler que les journalistes devaient pouvoir "faire leur travail librement et en toute sécurité ”», et que le ministre de la Justice lui-même émet de sérieux doutes sur la notion “d’intention”». Dans l’attente d’un rendez-vous, il appelle à nouvelle mobilisation le samedi 28 novembre.
Les forces de l’ordre mises en cause suite à l’évacuation d’un campement de migrants
L’Union syndicale Solidaires condamne par ailleurs l’intervention de la police, place de la République à Paris, le 23 novembre au soir, pour déloger un campement de migrants, qui ne «fait que confirmer chaque jour l’inhumanité de la politique de ce Gouvernement (…) qui s’enfonce dans la dérive autoritaire et la répression violente». Pour le syndicat, il faut non seulement obtenir une «régularisation de tous les sans papier-es et leur traitement humain», mais aussi retrait d’un «projet de loi sur la sécurité globale qui va museler les journalistes désignés clairement pour cible désormais».
La CGT souligne, pour sa part, que «Cette action appelait au respect, à la dignité alors que ces personnes sont poursuivies, harcelées depuis plusieurs jours par la police empêchant tout répit, toute réinstallation», mais que «Le campement a été évacué hier soir (…) avec une violence insoutenable, inhumaine. Les exilés ont été jetés de leurs tentes, brutalisés, pourchassés dans les rues (…), un journaliste a été tabassé au sol, des élus ont été nassés par les forces de l’ordre». Le syndicat demande «la mise à l’abri immédiate des exilés du campement de Seine-Saint-Denis» et «la mise en place d’une réelle politique d’accueil pérenne pour tous les exilés».
Pour Force ouvrière, «Ce qui s’est passé est choquant (…) Il faut (…) que l’on modifie de manière franche la chaîne hiérarchique et le commandement, les politiques du chiffre, le fait que les ordres ne sont pas toujours adaptés qui débouchent sur ce type de situation et mettent y compris les policiers en difficulté». Quant à la loi sur la sécurité, le secrétaire général du syndicat, Yves Veyrier, souligne: «Tout agent public doit être protégé, notamment du risque de la vindicte sur les réseaux sociaux. Pour autant cela ne doit jamais mettre en cause les principes et droits fondamentaux, les garanties démocratiques et la liberté de la presse». Il souligne, à cet égard, que «la CNCDH (Commission nationale consultative des droits de l’homme) n’a pas été consultée a priori. Il y a un vrai problème».