La Coordination rurale demande une réévaluation des enjeux agricoles et de transition écologique portés par la nouvelle Politique agricole commune.
Le président du syndicat professionnel agricole, Bernard Lannes, adresse un courrier aux pouvoirs publics et à la représentation nationale, ainsi qu’à la Commission européenne, dans lequel il demande de «nous informer et de nous rassurer par vos propres études ou, si elles n’existent pas, de les réaliser en urgence pour ne pas entraîner notre pays et l’Union européenne dans un chaos irréversible et d’un coût exorbitant que ce soit sur le plan sanitaire, social, économique ou géopolitique».
Une «bonne intention» mais au risque d’une réelle «souveraineté alimentaire»
La Coordination rurale s’interroge en effet sur la pertinence de la stratégie «De la ferme à la table» qui orientera la nouvelle politique agricole commune, au regard de l’enjeu de «souveraineté alimentaire». Si cette stratégie «part d’une bonne intention», elle n’en pêche pas moins sur plusieurs points, à commencer par sa cohérence avec «les négociations du nouveau traité de libre-échange avec le Mexique et (…) de nombreux autres traités». Bernard Lannes précise, à ce égard: «Exporter nos bonnes pratiques est une bonne idée mais combien de produits agricoles et alimentaires l’Europe va-t-elle devoir importer pour compenser ce manque de production».
Le syndicat se montre dubitatif, également, du fait que «les réformes passées des PAC successives n’ont jamais été évaluées a posteriori, nous nous interrogeons sur l’existence d’une évaluation européenne et nationale des effets de la mise en application de la stratégie».
Pour la Coordination rurale, «l’atteinte des objectifs environnementaux couplés à celui de la souveraineté alimentaire de l’Union européenne passe donc par la définition d’un cadre réglementaire et économique capable de mettre un terme à la concurrence déloyale du libre-échange et de garantir des prix rémunérateurs aux producteurs européens».