La fédération syndicale des exploitants agricoles alerte les pouvoirs publics et les distributeurs sur les conséquences néfastes de mauvaises négociations commerciales prévues par la loi EGAlim. L'Ania s'inquiète également de la poursuite d'une guerre des prix.
«Les agriculteurs en appellent à la responsabilité des différents maillons pour permettre la construction du prix en marche avant, conçue dans la loi EGAlim», tel est le message que la FNSEA adresse aux pouvoirs publics et aux distributeurs à quelques jours du prochain «Comité de suivi des relations commerciales» inscrit dans loi.
Le syndicat voit poindre un retour à «la guerre des prix», nuisant à la «capacité (pour les agriculteurs-NDKLR) de répercuter la hausse de leurs coûts de production (…) structurelle liées aux exigences toujours plus grandes de l’aval (environnement, bien-être animal, réduction des produits phytosanitaires…), ou conjoncturelle comme actuellement le coût de l’alimentation animale». Il en appelle d’autant plus à la «responsabilité» que «les confinements successifs ont fait la part belle à la grande distribution», mais que persiste une «crise économique et sociale sans précédent».
L'Association nationale des industries agro-alimentaires constate aussi que «deux mois après le début officiel des négociations commerciales (…), les demandes de baisse des prix sont encore systématiques (…), de demandes d’avantages financiers sans contreparties sur la base des tarifs de l’année précédente alors même que la santé financière des TPE-PME s’est profondément détériorée et que les coûts de transformation se sont particulièrement redressés en 2020 pour les entreprises alimentaires (98 % de TPE-PME)». Pour l'ANIA, la «guerre des prix n'est plus tenable» et son président Richard Girardot suggère «une inflation raisonnée et responsable» pour sauver la filière sans trop peser sur le consommateur.