Pour la Fédération française du bâtiment, la relance de l'activité en 2021 et au-delà, impose des mesures fiscales d'urgence.
Si le secteur du bâtiment et de la construction achèvera l'année 2020 sur une note moins mauvaise que prévu, l'exercice 2021 fait craindre un repli sensible de l'activité. C'est ce qu'Olivier Salleron, président de la FFB, fait savoir dans une conférence de presse (15 décembre 2020).
Une activité en repli en 2021, doublée d'un surcoût de la construction
Selon la fédération, «les mesures de soutien immédiat mises en place par le Gouvernement, notamment l’élargissement de l’activité partielle, l’aide du fonds de solidarité et le prêt garanti par l’État (PGE)» ont permis aux entreprises de passer bon an mal an le cap de 2020. En revanche pour 2021, elle envisage un «rebond d’activité (…) insuffisant pour redresser la barre». En données chiffrées: un «recul de 5,6%, hors effet prix» par rapport à 2019; un repli «d’environ 11% en logement et 14% en non-résidentiel par rapport à la situation d’avant crise» dans la construction neuve; un fléchissement des «permis d'environ 9% en logement et 3% dans le non-résidentiel». En dépit du «redressement du marché de l’amélioration-entretien», le bilan de l'exercice se solderait par une baisse de l'emploi à niveau de 4%.
Parallèlement, «2021 connaitra l’entrée en vigueur d’une vague de nouvelles normes et règles» qui vont occasionner un «surcoût construction»: «gestion des déchets sur chantier», «études de sol préalables et (…) mesures parasismiques», «pré-équipement (…) en infrastructure de recharge des véhicules électriques et (…) doublement des espaces (…) de stationnement des vélos en collectif». Un calcul commun aux syndicats professionnels du bâtiment (FFB Pôle habitat, FFB), de la promotion immobilière (FPI), de bailleurs (USH), indique que ce surcoût devrait être «à plus du double» de l'estimation publique à 4%.
Trois leviers pour soutenir la relance
La Fédération du bâtiment suggère trois leviers fiscaux pour répondre au double enjeu économique et environnemental. D'abord, «un crédit d’impôt transitoire à la primo-accession dans le neuf (à hauteur de—NDLR) 40 % du montant des cinq premières annuités plafonnées». Ensuite, d'augmenter ce crédit de 10% «pour accompagner la RE2020», en l'ouvrant aussi aux secundo-accédants. Troisième levier: «majorer le Pinel pour les logements “labellisés RE2020”».
Suggérant, en outre, «un soutien fort à la construction locative sociale», l'organisation professionnelle invite enfin à une réflexion sur l'articulation des problématiques de «zéro artificialisation nette», «densification (…) et reconquête de la ville sur la ville».