L'Académie de pharmacie considère que la libéralisation du marché du dérivé du cannabis à usage thérapeutique permise par l'Europe doit être envisagée avec précautions.
L'Académie nationale de pharmacie réagit à un arrêt de la Cour européenne de justice autorisant la mise sur le marché de «cannabidiol» sous réserve qu'il soit «extrait de la plante entière Cannabis sativa L et (…) produit légalement dans un autre État membre sur la base du principe de libre circulation des biens, des marchandises». L'institution savante pointe les limites sanitaires de la décision de la Cour, à savoir notamment que «le CBD d’origine végétale n'est jamais pur», «n’est pas une molécule anodine» au point que «une consommation non contrôlée et excessive pourrait donc produire un effet (…) particulièrement dangereux» ce d'autant qu'elle pourrait ce cumuler avec un usage de loisir. L'ANDP rappelle, en outre, que sa «réglementation est donc du seul ressort de chacun des États».
Il convient donc d'encadrer cette libéralisation par un «contrôle des produits contenant du CBD pouvant être acquis sans prescription médicale», tel qu'il se réalise déjà en «Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Lituanie et Luxembourg», une réglementation de leur «teneur (…) au titre de la protection de la santé publique», une obligation d'information précise sur «la nature et la composition de leurs ingrédients» tant pour la publicité que pour la distribution.
Communiqué ANDP – 7 janvier 2021