Les fédérations de l'enseignement et de la recherche des organisations CFDT et CGT interpellent la ministre de la Recherche à propos de l'annonce d'une éventuelle enquête menée par le CNRS pour identifier l'islamo-gauchisme, jugée contraire aux libertés académiques.
L'université dispose d'instances d'évaluation qui doivent agir en indépendance des pouvoirs politiques
Ainsi, le SGEN-CFDT conteste l'utilisation du terme «islamo-gauchisme», faute de «fondement scientifique» et, surtout, «une campagne de dénigrement (…) utilisée par certains pour réclamer une mise au pas de l'Université et des chercheurs». Le syndicat recadre la ministre sur le fait que «l'université française dispose d'outils et d'instances d'évaluation des établissements, des formations, des enseignants-chercheurs et des travaux scientifiques», ainsi que d'une «commission sur le racisme et le négationnisme (…) qui a permis d’exclure de la communauté scientifique de pseudo chercheurs».
Pour le SNTRS-CGT aussi, l'annonce ministérielle (dans la presse-NDLR) relève d'une «menace ouverte contre la liberté académique et la liberté d’opinion, qui est précisément un fondement de la recherche et de la laïcité», non sans faire le lien avec «le contexte général de restriction des libertés publiques, notamment avec la loi sécurité globale et la loi sur le séparatisme». Et de rappeler que «les scientifiques doivent pouvoir mener leurs recherches indépendamment des pressions politiques, et (…) avoir des opinions n’invalide en rien les résultats scientifiques obtenus».