Les institutions savantes de médecine et de pharmacie réaffirment leur opposition, pour raisons de santé publique, à l'approche de la mission parlementaire sur l'usage du cannabis. L'Académie de médecine et l'Académie de pharmacie qui avaient déjà souligné les manquements d'un premier rapport de la mission sur l'usage médical du cannabis, à savoir «une procédure qui contrevient aux exigences réglementaires, sécuritaires et éthiques en matière de médicament du fait de l’absence d’évaluation du rapport bénéfice/risque strictement indispensable pour tout candidat à un label thérapeutique», s'insurgent contre sa décision de lancer une «consultation citoyenne dont les items proposés sont à l’évidence orientés, non vers une démarche de santé publique, mais vers un contrôle du marché illégal du cannabis».
Pour les deux institutions, c'est faire fi de l'impact du cannabis sur la santé («toxicités» multiples, «modifications épigénétiques», «impact sur les accidents du travail et de la voie publique»), et ce d'autant que la consultation porte aussi sur le «cannabis récréatif». Constaté que «prévention et information sont presque inexistants dans les programmes éducatifs en milieu scolaire ou universitaire», en dépit de préconisations déjà formulées, les académies «recommandent que soit mise en oeuvre, avant toute initiative, une information objective de tous les citoyens sur les conséquences sanitaires, médicosociales et économiques de l’usage du cannabis».