Pour l’Académie de pharmacie, la dispensation unique de médicaments (DAU) à l’officine doit être appliquée avec réserves afin, notamment, de ne pas perturber le circuit du médicament. Les recommandations de l’ANDP interviennent au regard de la loi sur le gaspillage et l’économie circulaire privilégiant «la délivrance de certains médicaments en officine (…) à l’unité̀».
Prendre la mesure des changements réglementaires, organisationnels et juridiques
Pour l’institution savante des pharmaciens, les objectifs du texte (économie budgétaire, protection de l’environnement) pourraient entrer en contradiction avec la santé publique, sachant notamment que si «la DAU s’est progressivement installée au niveau des hôpitaux, puis des EHPAD (…) sous l’appellation “préparation des doses à administrer”» (PDA), sa transposition à l’officine, comme le montrent des exemples dans d’autres pays, ne sera pas forcément efficace. Il pourrait en résulter «une charge accrue de travail, une nouvelle organisation coûteuse en temps et en matériel pour assurer les opérations supplémentaires de préparation, de découpage et de reconditionnement, au risque aussi de pénaliser le patient en rallongeant son temps d’attente», sans oublier les questions de «sérialisation, traçabilité́, stabilité́ des formes galéniques».
D’où l’édiction de recommandations, avant que la loi ne se traduise en décrets, en vue d’accompagner la mise en œuvre de la DAU: «prendre la mesure des changements réglementaires, organisationnels et juridiques»; «mener des expérimentations pilotes»; «limiter la liste des médicaments potentiels et des patients concernés»; «mettre à disposition des pharmacies (…) des conditionnements unitaires “vrais” (…) des notices numériques facilement accessibles pour le patient». En outre, cet accompagnement suppose de «développer l’éducation des patients».