Si la situation épidémique semble s’améliorer, les dispositifs de protection contre le virus, de repérage des personnes infectées doivent être appliqués avec rigueur.
Du bon usage des tests sérologiques
La Haute autorité de santé (HAS) se prononce favorablement pour le remboursement par la Sécurité sociale des «tests sérologiques de type ELISA et TDR à la fiabilité établie par le CNR (Centre national de référence-NDLR)», dès lors qu’ils «sont prescrits par un médecin» pour «diagnostic initial de patients symptomatiques», «diagnostic de rattrapage», «diagnostic étiologique à distance», «détection d’anticorps chez les professionnels soignants et personnels d’hébergement collectif».
Rappelant par ailleurs que «les tests sérologiques de diagnostic (…) sont des actes de biologie médicale», la HAS préconise leur réalisation «à partir du 7e jour qui suit l’apparition des symptômes pour les patients symptomatiques graves hospitalisés et à partir du 14e jour qui suit l’apparition des symptômes pour les patients symptomatiques sans signe de gravité» ainsi que «le résultat de l’examen adressé au patient et au médecin prescripteur comporte la mention de la technique utilisée (…) ainsi que le kit utilisé». Elle souhaite, enfin, que pour «assurer une meilleure gestion de l’épidémie», les résultats de ces tests soient intégrés «dans la base de données SIDEP (système d'information national (SIDEP) de dépistage-NDLR), au même titre que ceux des tests virologiques».
Pour les académies nationale de médecine et de pharmacie, «face à la forte augmentation des demandes individuelles de tests sérologiques sans prescription médicale, l’accès aux tests doit rester contrôlé afin d’éviter toute dérive comportementale», ce pourquoi elles recommandent aussi «que seuls les tests qui seront recommandés par les CNR et validés par le ministère de la Santé et des solidarités soient utilisés, qu’il s’agisse de tests unitaires ou de tests ELISA» et qu’ils «soient effectués uniquement sur prescription médicale, le médecin généraliste devant juger de leur nécessité après consultation ou téléconsultation», ce qui exclut toute «simple demande individuelle, (ou-NDLR) injonction d’employeurs». La préservation du secret médical, la confidentialité des données individuelles issues d’enquêtes épidémiologiques garantie par les ARS, l’interdiction de tout «certificat de séropositivité» ou «passeport immunologique» sont des règles à respecter scrupuleusement.
Recommandations académiques pour maîtriser la suite de l’épidémie
L’Académie nationale de médecine émet par ailleurs des recommandations sur l’«usage des masques par le personnel soignant», non sans rappeler que «le port de masque a démontré son efficacité pour prévenir la transmission du SARS-CoV-2». Étant entendu que ces personnels disposeront a priori de masques dont l’efficacité croissante en matière de protection génère aussi un inconfort croissant, elle leur recommande, pour la «vie civile, (…) un masque chirurgical de type I ou un masque “grand public” normé» et, pour la «vie professionnelle, un masque adapté au risque de contamination».
Les masques chirurgicaux de type I sont indiqués pour «pour les professionnels chargés des premiers secours, ou chargés du transport médical»; les masques chirurgicaux de type II sont indiqués «en médecine de ville ou hospitalière (…) mais à condition qu’il ne se pratique pas d’intervention invasive sur les voies respiratoires». Les masques de type «FFP2 sans soupape» sont préconisés lors «d’actes exposant aux aérosols chargés de particules fines ou de virus (examen ORL, prélèvement nasal, intubation/extubation, fibroscopie bronchique, soins dentaires, kinésithérapie respiratoire …)». Leur utilisation doit s’accompagner, dans certaines circonstances, du port de «surblouses, des gants et des lunettes».
Pour l’Académie, il serait en outre judicieux «d’intégrer le facteur climatique dans les modélisations du phénomène épidémique et de prendre en compte les prévisions météorologiques dans les instances décisionnelles relatives à la gestion de la crise sanitaire Covid-19», ainsi que de renforcer «les capacités de surveillance, de prévention et de riposte dès le mois de septembre», «surtout si la circulation du SARS-CoV-2 persiste dans l’hémisphère Sud». Enfin, l’institution savante indique que «la vitamine D ne peut être considérée comme un traitement préventif ou curatif de l’infection (…) ; mais (…) elle pourrait être considérée comme un adjuvant à toute forme de thérapie». Moyennant quoi, elle «confirme sa recommandation d’assurer une supplémentation vitaminique D dans la population française», et ce notamment en direction des personnes âgées.