Pour le collectif d’organisations professionnelles, associations, ONG, Plus jamais ça, la sortie de crise doit faire l’objet d’un débat public, auquel elle apporte des propositions précises et chiffrées.
«Faire la démonstration qu'il y a des alternatives au capitalisme néolibéral, productiviste et autoritaire, (…) crédibles, désirables et réalisables, à condition que les moyens politiques soient mis au service des objectifs de transformation sociale et de préservation de l’environnement». Tel est l’objet du Plan de relance conçu par le collectif Plus jamais ça, regroupant des organisations professionnelles d’employeurs (la Conf’) et de salariés (CGT, FSU, Solidaires), ONG, associations. Il s’inscrit dans la continuité de «rencontres et collaborations» entre adhérents, depuis janvier 2020, et d’une pétition lancée en mars 2020.
34 mesures pour déconfiner, surmonter la crise, et engager une transformation écologique et sociale
Les quelque 34 mesures proposées «s'attachent à formuler des propositions pour répondre de façon urgente et efficace à la double crise sanitaire et sociale», mais posent à plus long terme l’exigence d’une «refondation de la fiscalité et du système financier». Sous-tendues par un «ciblage des aides publiques et l’intégration d’objectifs environnementaux et sociaux contraignants dans la loi et les accords commerciaux», elles s’ordonnent autour de 4 thèmes clés.
Le premier, relatif au «déconfinement, sécurité sanitaire, droits démocratiques», se décline en 8 propositions: «gratuité des masques et accès aux tests pour tous», «plan d’urgence pour l’hôpital public», «plan contre les violences faites aux femmes», «sécurité au travail», mais aussi «levée de l’État d’urgence sanitaire», «renforcement des droits des (…) travailleurs», «droits des femmes», «droits des étrangers et personnes incarcérées». 12 mesures traitent de la gestion de la «crise sociale», dont «hausse des salaires, «maintien des droits» des chômeurs et intermittents», «interdiction des licenciements», «droit garanti au revenu et à la protection sociale», accès à une alimentation et à logement de qualité», ainsi qu’aides diverses aux pays pauvres.
Le troisième volet concerne «l’argent magique», servant à financer les mesures et au-delà (5 propositions), à savoir: «reprendre le contrôle sur le monde de la finance et la dette publique» et «justice fiscale» («imposition plus juste et progressive», «taxation des transactions financières», lutte «contre la fraude et l’évasion fiscale»…).
Enfin, 7 mesures doivent permettre d’engager une «reconversion écologique et sociale des activités»: «interdire les dividendes climaticides», «arrêt des soutiens publics aux acteurs polluants», «stopper toutes les négociations et finalisations d’accords de commerce et d’investissement», «systèmes de formation et d’enseignement-recherche rénovés», «repenser les mobilités». Le collectif préconise aussi une «loi pour bâtir une économie de sobriété» et un «plan de transition sociale et écologique de l’agriculture et de l’alimentation».