Plusieurs organisations de professionnels du spectacle et de la culture fustigent la manque de sérieux des règles imposées au secteur, tandis que le soutien économique se fait attendre.
Regroupant 25 organisations professionnelles nationales et régionales du spectacle vivant, le collectif Art et Culture contre le Covid juge que «les annonces présidentielles et gouvernementales concernant les activités artistiques et culturelles s'enchaînent de manière erratique». Il note que plusieurs d’entre elles relatives à la tenue des festivals et la réouverture des lieux au public «sont en totale contradiction avec les protocoles sanitaires promus par le ministère de la Culture pour l’ensemble des pratiques artistiques et culturelles». Il note, encore que celles du 6 mai «prolongation des droits pour les intermittents du spectacle, commandes publiques massives pour les créateurs, fonds festivals…», n’ont à ce jour connu aucun début de concrétisation. Il interpelle, enfin, sur le plan de soutien financier: «Comment peut-on annoncer pour le secteur culturel 50 millions d’euros par-ci, 5 millions par-là, alors que le tourisme, fortement dépendant de nos activités, se voit proposer une enveloppe de 18 milliards ?».
Une exigence de «consultation» plutôt que de l’annonce improvisée
Pour les Cabarets Music’hall (Camulc), le Prodiss, les Syndicat national des entreprises de spectacle (SNE), et Syndicat national du théâtre privé (SNTP), réagissant à une intervention du ministre dans les médias, la reprise d’activité ne saurait s’envisager «à n’importe quelles conditions, et surtout pas de manière improvisée». Techniquement, par exemple, «La distanciation physique sur scène et dans une salle est (…) difficilement compatible avec la notion même de spectacle». Pour les quatre organisations, il est impératif que «les pouvoirs publics (prennentNDLR) impérativement en compte l’avis des professionnels» dans le cadre d’une «concertation autour du plan de déconfinement du spectacle vivant, et de co-construction des protocoles sanitaires». Elles rappellent aussi que «l’évidence, c’est également l’équation économique, impossible sans un soutien volontariste de l’État dans ce contexte de crise», et que, là encore, il ne faut pas s’en tenir à «l’improvisation».