L’apprentissage sera un levier important de sortie de crise, notamment pour les jeunes. CCI France estime que les premières mesures en faveur de l’apprentissage sont bienvenues, mais doivent être complétées.
Pierre Goguet, président de CCI France, salue les mesures annoncées par le Gouvernement (5 juin 2020): «La rentrée en apprentissage s’annonçait fortement impactée: (…) les prévisions de baisse du nombre de contrats en apprentissage étaient évaluées au minimum à 25% par le réseau des CCI. Il était indispensable qu’un plan de soutien de l’apprentissage soit mis en place». Il apprécie plus particulièrement les dispositions relatives à «l'aide à l'embauche sans condition pour les entreprises de moins de 250 salariés», «l'allongement du temps qui est laissé aux jeunes pour trouver une entreprise», «le soutien financier à l'achat d'équipement informatique».
Des mesures nécessaires mais pas à la hauteur des propositions du réseau consulaire
Pour autant, CCI France regrette que le «Gouvernement (…) semble oublier les réseaux consulaires, acteurs de terrain, qui sont pourtant les principaux formateurs en apprentissage en France» et appelle à aller plus loin. L’institution consulaire avait, en ce sens, suggéré un ensemble de 18 mesures (1) visant à faciliter l’accès des jeunes à l’apprentissage et à en soutenir le financement et la promotion, dont plusieurs sont certes reprises par les pouvoirs publics. Concernant le financement, CCI France préconise notamment de «mobiliser le reliquat des crédits de l’ex. CAS FNDMA» et d’apporter un soutien aux CFA («garanties de prêt», possibilité d’option sur les «coûts contrat» ou les «coûts réels»). Afin d’inciter les entreprises à ne pas se désengager, divers soutiens pourraient être envisagés («aide unique», «prise en charge totale de la masse salariale de l’apprenti», «boni de taxe d’apprentissage ou d'une exonération de CSA»). Il s’agit, aussi, de favoriser la «sécurisation des parcours» (contrats et projets prolongés, aménagement du dispositif ASP, pacte d’engagement des entreprises…), et leur «certification» («report d’inscription au RNCP des certifications devenues inactives (…) au 10 octobre 2020»).
Enfin l’assemblée permanente des CCI juge nécessaire «une campagne de communication massive (…) impliquant tous les acteurs de l’apprentissage: État, réseaux consulaires, branches professionnelles, OPCOs et Régions à travers notamment les agences régionales d’orientation ou le SPRO».