La Confédération paysanne suggère au ministre de l’Agriculture un plan de refondation du modèle agricole, axé notamment sur la «souveraineté alimentaire» en France et en Europe.
C’est à l’occasion d’une rencontre avec le ministre de l’Agriculture que la Confédération paysanne a présenté son plan «Pour le monde agricole, Comment construire le monde d’après» (1). Il sera ensuite «porté concrètement sur les territoires via nos actions syndicales et luttes locales des mois à venir». La Conf’ se félicite que «la crise sanitaire actuelle révèle à la population le rôle crucial des paysan·ne·s pour l’approvisionnement alimentaire» et tout l’intérêt de «systèmes alimentaires relocalisés». Dont la mise en œuvre demandera néanmoins un fort soutien public et se fera «étape par étape».
Protéger, installer et socialiser: les piliers d’un nouvelle vision agricole en France et en Europe
Le projet du syndicat professionnel agricole est structuré autour de 3 axes et 11 propositions phares. Il s’agit d’abord de «protéger pour une vraie souveraineté alimentaire», en optant notamment pour «la fin des accords de libre-échange et l’arrêt de toutes les pratiques de dumping», une réorganisation de la politique agricole commune assurant des «outils de régulation des marchés (OCM) garantissant un maintien des prix au-dessus des coûts de production», un véritable «arbitrage public des relations commerciales».
Le soutien au renouvellement des générations d’agriculteurs doit donner lieu, dès le projet de loi de finances rectificatif 2020, à une palette de dispositions («revalorisation des métiers d’utilité publique (…) du SMIC, des retraites agricoles», «fiscalité incitative à l’emploi» «création de moyens pour les filières territorialisées (…) et circuits de proximité (…) pour l’approvisionnement local de la restauration collective publique, (pour NDLR) l’émergence de projets agricoles», ainsi que le «renforcement du budget de l’enseignement agricole».
Troisième volet du plan: «socialiser». Ce qui induit: le «lancement rapide d’expérimentations territoriales pour la mise en place de la sécurité sociale de l’alimentation», de réviser la réglementation «pour l’instauration effective du pluralisme syndical (…) et l’ouverture large à la société civile dans les instances agricoles et alimentaires», ainsi que pour «les soins alternatifs aux plantes et aux animaux». La Confédération paysanne préconise aussi une «politique de ruralité dynamique: investissements dans l’éducation, la culture, la jeunesse, le logement de qualité et les transports en commun et écologiques».