Les organisations syndicales ont généralement condamné l’agression mortelle de Georges Floyd aux États-Unis. Leur avis sur la question des violences policières en France est moins unanime.
Pour la Confédération générale du travail, l’affaire Georges Floyd «confirme plus qu’il ne révèle, compte tenu du grand nombre de cas similaires aux États-Unis, le racisme qui gangrène la police», «un racisme institutionnalisé». Mais le syndicat considère «que la France n’est malheureusement pas épargnée, depuis de nombreuses années, par le déferlement de violences policières» et notamment que «pendant la seule période de confinement en France (plusieurs-NDLR) personnes ont perdu la vie» dans le cadre d’interventions de police.
L’Union syndicale Solidaires juge, pour sa part, qu’il existe «des pratiques intolérables et illégales des forces de l’ordre (…) Et que le racisme y est particulièrement massif». Appelant à soutenir la mobilisation «à l’appel du Comité pour Adama», le syndicat exige que «les techniques brutales comme le plaquage ventral, l’usage des LBD et armes de guerre comme les grenades de désencerclement soient purement interdites et en tous lieux» ainsi que l’abrogation du «décret limitant les rassemblements à 10 personnes pendant l’état d’urgence sanitaire» et des «loi anti-manifestation de 2019 et (…) antiterroriste du 30 octobre 2017».
La Confédération française et démocratique du travail s’est associée à la cérémonie d’hommage au citoyen américain (8 juin) à l’appel de SOS Racisme, et juge positif que «la peur de la violence qui se banalise, le refus du racisme et des préjugés» trouve un écho en France. Concernant les manifestations contre les violences policières en France, sa Fédération Interco, et les syndicats Alternative Police et SCSI1, réaffirment qu’il ne saurait y avoir «aucune complaisance sur ces faits qui doivent, dès lors qu’ils sont avérés, faire l’objet de sanctions comme c’est d’ailleurs déjà le cas». La fédération syndicale estime «que la Police nationale ne pourra régler ces difficultés à elle seule et que (…) de véritables politique de la ville et politique sociale sont indispensables», de même que «renforcer la formation continue».