Par la voix de son président Jean-Paul Hamon, la Fédération médicale de France en appelle à Nicole Notat afin qu’elle soit attentive à la question de la médecine libérale.
«Nous avons mal vécu l’organisation de ce “Ségur de la Santé” avec des ateliers supprimés et d’autres rajoutés au dernier moment. La cerise sur le gâteau ayant été l’annulation du Ségur national prévu le 11 juin alors que nous devions y faire un bilan à mi chemin» explique Jean-Paul Hamon, président de la Fédération médicale de France (FMF), dans le courrier qu’il a adressé, le 15 juin 2020, à Nicole Notat, en charge du pilotage de la démarche.
Pour un nouveau modèle de coopération ville/hôpital
Le syndicat de professionnels libéraux s’inquiète aussi sur le fond, non sans évoquer «le mépris profond de l’administration pour la médecine libérale et de l’organisation de la ville en général», notamment à l’occasion de la crise Covid. Pour la FMF, «il est inquiétant de voir que des moyens seraient accordés à l’hôpital sans revoir son mode de fonctionnement ni s’appuyer sur une ville en voie de désertification galopante et enrayer cette désertification».
Son président plaide pour une «véritable collaboration et une communication simple et rapide» entre l’hôpital et la médecine de ville, reconnue dans sa capacité à «prendre en charge les retours rapides d’hospitalisations et d’éviter les hospitalisations», ainsi que «les soins non programmés qui seraient régulés par un 116/117», proposition des libéraux gelée au motif que «il était demandé une valorisation de 15€ de ces actes (…) alors que c’est la première étape de la réorganisation des soins».
Il s’agit aussi de se donner les moyens «de redonner de l’attractivité à la médecine libérale, générale et spécialisée», afin notamment d’enrayer la désertification médicale. Dans cette perspective, la FMF estime nécessaire une valorisation «des actes» y compris ceux «techniques spécialisés réalisés en cabinet», ainsi que la création d’un «forfait médecin traitant qui permette un secrétariat présentiel». Ainsi que l’a montré le succès, durant la crise, de la télémédecine, il conviendrait de la valoriser «à au moins un C», et de faire que les «actes effectués en télé-expertise» bénéficient aussi d’une «prise en charge à 100% (avec-NDLR) possibilité de faire un acte facturé en dégradé» par l’Assurance maladie.
Jean-Paul Hamon précise encore: «J’ai, le premier, milité pour un effacement de la dette hospitalière mais pas pour qu’il continue à creuser le déficit».