L’organisation Tout pour la Musique énonce 10 propositions pour hâter la sortie de crise et reconstruire la filière.
Selon l’organisation professionnelle, «la musique va perdre 4,5Mds€ sur les 10,2Mds€ qu’elle devait générer: le spectacle vivant est le plus durement touché avec des effets en cascade sur l’ensemble de la chaine de valeur, de la diffusion à la création en passant par la production et l’édition musicale». Tout pour la Musique (TPLM) lance donc un appel aux pouvoirs publics, à travers 10 propositions relevant pour moitié d’un soutien d’urgence et pour l’autre moitié d’une consolidation de la filière.
Un « Valois de la musique » pour ancrer la reconstruction de la filière
Concernant l’aide d’urgence, TPLM préconise d’abord «davantage de clarté et d’anticipation dans les conditions de réouverture», «des aides publiques spécifiques pour compenser les surcoûts et les pertes en revenu», un «accompagnement social et fiscal adapté» (prolongation de l’activité partielle, assurance chômage des intermittents). Il s’agit par ailleurs de «préserver la trésorerie des entreprises» par du «crédit d’impôt» (phonographique (CIPP), pour le spectacle vivant (CISV), pour les éditeurs de musique], de la fiscalité (TVA à 5,5 % sur les CD et les vinyles), une délivrance accélérée des aides et subventions, une médiation sur les loyers entre bailleurs et représentants des salles. En relève également la reconduction de la «mesure permettant aux organismes de gestion collective (…) de consacrer une partie des ”25%” de la copie privée à des mesures d’urgence».
La reconstruction de la filière doit articuler 5 mesures, au premier rang desquelles un «Valois de la musique» réunissant professionnels et pouvoirs publics national et locaux en vue d’une «véritable trajectoire pluriannuelle de relance» et d’impulser un «pacte d’investissement public en faveur de la création». À cet égard, TPLM prône aussi un abondement de moyens du Centre national de la musique (via ressource fiscale nouvelle, financement public supplémentaire), une accélération dans la «transposition des directives européennes» (droit d’auteur, câble-satellite et services de médias audiovisuels), et une incitation généralisée à soutenir la production française (programmation, quotas, pass culture locaux, achats d’instrumeents).