L'Association nationales des industries agroalimentaires rend public un document manifeste des actions du secteur en matière de transition écologique. Et demande l'activation rapide des aides du plan de relance.
Ainsi que le précise son président, Richard Girardot: «La crise COVID-19 a renforcé la conviction des entreprises de l’urgence à s’inscrire dans la reprise dans un cadre plus vert (…) Ce manifeste est le fruit d’une réflexion sur ce qui est fait, mais surtout sur ce qui sera fait demain ou après-demain: dans les stratégies des PME, des ETI et des grands groupes, et d’autant plus vite que les aides aux investissements d’avenir du plan de relance gouvernemental seront effectives».
Des engagements pour la transition écologique: impact carbone, circularité des emballages, transport et chaîne logistique durables, lutte contre gaspillage alimentaire, affichage environnemental
Titré «L'ambition d'une transition verte: les entreprises de l'alimentation en actions», le manifeste(1) présente «expériences et chiffres à l’appui, les engagements des entreprises en faveur de la transition écologique à travers 5 grandes thématiques» et expose les contreparties publiques nécessaires. En matière d'«impact carbone des sites industriels» («réduction de l’utilisation des fluides frigorigènes HFC», «décarbonation des combustibles», «amélioration de l’efficacité énergétique»), avec objectif de «réduction des émissions de l’ordre de 35% par rapport à leur niveau de 2015», l'ANIA préconise un «renforcement des aides existantes» (suramortissement, certificats d'économie d'énergie…), de nouveaux «dispositifs pour l’investissement dans la chaleur décarbonée» (production et autoconsommation de biogaz, chaleur biomasse, investissement pour l'efficacité énergétique, programme «TPE&PME gagnantes sur tous les coûts»).
Concernant la «circularité des emballages», un effort a été mené sur la «décarbonation» (éco-contribution à Citeo, part de matière recylée incorporée…), «l'écoconception» («circularité en boucle fermée»), la «collecte», «le recyclage» (objectif: 100% d’emballages effectivement recyclés). L'organisation estime néanmoins à «4 milliards d’euros» les besoins en financement pour le mener à terme, entre investissements liés au «réemploi», «à l’éco-conception des emballages», à «l'amélioration de la collecte», et surcoûts induits par «l'interdiction de certains plastiques à usage unique», le «changement d'étiquetage», ce pourquoi l'organisation professionnelle demande entre autres un soutien «financier (…) afin de consolider et développer les filières françaises de production d’emballages alimentaires recyclés, incorporant de la matière recyclée ou biosourcée» (relocalisations, développement sectoriel…).
Sur le volet «transport et (…) chaîne logistique durables», les entreprises «travaillent à (…) la quantification de l’impact environnemental (…) en gaz à effet de serre, la mise en œuvre d’actions de réduction de leurs émissions (…), le suivi annuel de ces actions (…) par rapport à un objectif chiffré» (actions sur le «taux de changement», la «distance parcourue», «moyens de transport», «achats responsables»…). À cet égard, l'ANIA suggère une évolution des flottes transporteurs (via «des financements en vue d’un projet industriel des constructeurs automobiles pour une offre adaptée», «des stations et infrastructures de recharge et approvisionnement en GNV», «des incitations fiscales»), une relance du fret ferroviaire, ainsi qu'un appui à la numérisation de la chaîne logistique (applications de gestion, d’organisation et d’optimisation).
Sur le plan du «gaspillage alimentaire», l'association a engagé un «pacte de lutte (…) avec un objectif de réduction de 50% (…) d’ici 2025» intégrant de multiples dimensions («opération IAA témoins», «pacte Too good to Go», «valorisation des sous-produits et co-produits»…). Une démarche qui pourrait être accélérée via une «aide financière et organisationnelle pour (…) diagnostics (…) sur les sites de production», un «soutien financier en R&D …chimie verte», un accompagnement en matière de «sécurité (…) de nouveaux procédés/process» ainsi que de «solutions technologiques de traçabilité».
Enfin, concernant «l'affichage environnemental», l'association professionnelle estime nécessaire un «accompagnement financier et méthodologique pour accélérer la mise en œuvre d’analyse de cycle de vie dans les entreprises»: une démarche déjà mises en œuvre à travers des expérimentations et l'élaboration de référentiels conduites avec l'ADEME.
1) Accessible en ligne sur le site de l'ANIA.
Communiqué ANIA – 14 octobre 2020