L'organisation professionnelle du médicament (LEEM) émet 10 propositions pour affirmer la prédominance internationale de la France en matière d'essais cliniques, non sans rappeler l'effort mené dans le contexte de la crise sanitaire.
Chaque année, Les entreprises du médicament réalisent une enquête sur les essais cliniques. Sa dixième édition, rendue publique le 14 octobre, est l'occasion de suggérer aux pouvoirs publics un ensemble de propositions visant à «accroître la position de leader de la France en matière de recherche clinique», c'est-à-dire aussi de soutenir «l’accès précoce pour les patients aux innovations thérapeutiques».
Raccourcir les délais, simplifier les procédures, adapter l'évaluation
«La mobilisation exceptionnelle des différents acteurs de la recherche pendant l’épidémie de la COVID-19, a montré que la France était capable de grandes avancées», rappelle au passage l'organisation professionnelle. Et de préciser :«La France (…) se positionne depuis avril au 2e rang mondial en matière d’essais cliniques COVID-19 derrière les Etats-Unis. La mobilisation des équipes de recherche et des promoteurs académiques ou industriels a permis d’élaborer de nombreux protocoles de recherche à visée thérapeutique (98 essais cliniques)». Pour autant, l'enquête montre que «dans sa participation aux essais mondiaux, la France reste, au 1er semestre 2019, au 4e rang européen derrière l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Espagne», avec point fort en oncologie (2e rang), néanmoins. Le principal frein à un futur leadership réside dans des «délais d’initiation (…) encore trop longs».
Pour LEEM, il faut travailler sur trois leviers. D'abord «attirer les phases précoces sur le territoire» («guichet unique au sein de l’ANSM», «plateforme nationale…», «centres dédiés…»). Parallèlement, «démarrer les essais (…) dans les meilleurs délais», ce qui induit une meilleure coordination des acteurs («moyens adaptés (…) aux CPP et à l’ANSM», «négociation anticipée de la convention unique», mobilisation amont des «centres investigateurs». Il s'agit aussi de simplifier les circuits des patients, ce qui suppose de «dématérialiser le consentement», soutenir la «dispensation des traitements à domicile», «renforcer le suivi (…) à distance». Enfin, «un cadre de l’évaluation aux nouvelles approches de recherche» doit être envisagé.