L'Académie nationale de médecine demande au Gouvernement de prendre la mesure de la crise grave qui affecte l'hôpital public et, avec lui, les personnels et les patients.
L'inquiétude de l'Académie nationale de médecine est soutenue par un rapport, élaboré et rendu public récemment à son initiative (1), qui montre que la crise que traverse l'hôpital public «est (…) plus ancienne» que ne le donne à penser l'actualité, et qu'elle s'exerce dans des dimensions multiples, «perte de sens,(…) financière, (…) managériale et gouvernance, (…) structurelle et organisationnelle, (…) sociétale et sociale». L'institution regrette une certaine «absence de prise en compte des problèmes de fond», au regard de laquelle elle émet des propositions de véritable «refondation».
Cette refondation devra s'appuyer sur une «nouvelle gouvernance (…), partagée entre le directeur général et le président de la commission médicale d’établissement», sur «une organisation (…) centrée sur le patient», sur «des modalités de financement fondées sur les résultats obtenus par les soins prodigués aux malades», ainsi que sur «une revalorisation du personnel médical et soignant, reconnaissant sa compétence, sa disponibilité et son dévouement ; restaurant l’attractivité perdue de ses professions ; réorganisant l’activité des médecins autour du temps médical ; améliorant les salaires des (…) soignants». Il appartient aux pouvoirs publics d'en prendre pleinement la mesure.
1) Le rapport est disponible en ligne sur le site de l'Académie.
Communiqué Académie nationale de médecine – 18 février 2020