L’Union nationale des syndicats autonomes compte, depuis 1993, parmi les principales organisations syndicales de salariés françaises. Son credo: un syndicalisme réformiste inscrit sans une organisation volontairement différente de celle du modèle confédéral.
L’assemblée constitutive de l’UNSA a eu lieu le 12 février 1993 (Ve République). La nouvelle union interprofessionnelle nationale est issue de la volonté de se rassembler de 5 organisations syndicales de salariés autonomes issues de la scission au sein de la CGT après 1945.
Une union libre de fédérations autonomes
C’est le cas de la Fédération de l’éducation nationale (FEN) réunissant, depuis 1948, plusieurs syndicats de l’enseignement, ainsi que de la Fédération générale autonome des fonctionnaires (FGAF), réunissant depuis 1949, des organisations syndicales du secteur public (défense, préfectures, douanes, finances, eaux et forêts, services communaux de santé). Les deux entités composent désormais l’UFF-UNSA. C’est aussi le cas de la Fédération de la maîtrise des cadres et de la SNCF (FMC, créée en 1948 et devenue UNSA Cheminots en 1998), de la Fédération autonome des transports (FAT, créée en 1954 et devenue UNSA-Transports), de la Fédération générale des syndicats de salariés et organisations de l’agroalimentaire (FGSOA), regroupant depuis 1945 des syndicats de salariés de la filière agricole et agroalimentaire.
Plusieurs d’entre elles ont participé par ailleurs aux réflexions du Groupe des Dix qui donnera naissance à Solidaires, mais s’en détacheront pour raison idéologique. En revanche, des syndicalistes dissidents de Force ouvrière rejoindront aussi la nouvelle entité.
Sur le credo du réformisme
Le premier leitmotiv de leur regroupement est en effet l’idée de réformisme dans le cadre de la société de marché et de la construction européenne, au sein desquelles il s’agit, par la négociation, de préserver les droits des travailleurs. Le préambule de sa Charte de valeurs l’explicite ainsi: «L'UNSA se donne comme mission de développer en France, en Europe et dans le monde un mouvement syndical réformiste, fort et uni, dans le respect des grands principes suivants: attachement la laïcité de la République, à la démocratie, aux libertés, à la la justice sociale, la solidarité, la défense du Service public, au droit à l’emploi, la fraternité et la tolérance…». Concernant plus spécifiquement le droit des salariés et le droit syndical, elle rappelle: «Le droit des salariés ne peut dépendre de la taille de l'entreprise, il doit être égal pour tous».
Un modèle délibérément non-confédéral
Le second est la recherche d’un modèle syndical nouveau, différencié de celui des confédérations de syndicats de travailleurs existantes, suivant lequel les composantes conservent leur autonomie et sont à l’abri d’une bureaucratisation que l’UNSA considère être une cause importante de la désaffection syndicale. Si le maillage territorial recoupe le modèle classique des UR (16), UD (99), UL, chaque niveau dispose d’une pleine compétence. Le niveau national s’organise autour de pôles d’activité laissant liberté aux fédérations (19) de constituer éventuellement des fédérations de branche, et de groupements transversaux pour des secteurs ou l’interprofessionnel n’est pas pertinent. Dès 1995, le poste de président est supprimé, le porte-parolat de l’UNSA étant attribué au seul secrétaire général, membre du secrétariat national (12 membres) qui assure la gestion des affaires courantes sous le contrôle du bureau, du conseil national et de l’instance souveraine du congrès (réuni tous les 3 ans). Depuis sa création, l’organisation syndicale a été représentée successivement par Jacques Mallet (président jusqu’en 1995), et les secrétaires généraux Martine Le Gal (1993-1994), Alain Olive (1994-2011) et Luc Bérille (depuis 2011). Depuis avril 2019, son secrétaire général est Laurent Escure.
Une organisation représentative de branche
L’un des enjeux majeurs, pour la nouvelle institution professionnelle de défense des salariés, était d’être reconnue comme représentative nationalement, ce qui l’a d’ailleurs conduite à saisir le Conseil d’État (2004) contre le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. Elle compte néanmoins, aujourd’hui, au nombre des organisations syndicales représentatives interprofessionnelles de branche. En 2013, l'UNSA représentait 9,30% des salariés pour 215696 suffragants aux élections professionnelles en entreprises (CE, délégués du personnels) et dans les chambres d'agriculture. Lors du scrutin des chambres d'agriculture 2019, la confédération a recueilli 2% des voix de salariés d'exploitations pour 4,35 des voix chez les salariés des groupements, un résultat inférieur à celui de 2013.