La fédération des entreprises mutuelles formule dix propositions afin d’améliorer la prise en charge des patients souffrant de troubles psychiques.
« La santé mentale demeure le “parent pauvre” des politiques de santé publique », souligne Daniel Havis, vice-président délégué de la Mutualité française. Or, c’est un enjeu sanitaire et social majeur dont l’importance s’impose avec la crise sanitaire». C’est ce qui ressort des résultats de l’Observatoire de la santé mentale créé à l’initiative de l’organisation professionnelle (1), lequel est aussi l’occasion de faire des propositions.
Engager une réflexion avec les pouvoirs publics et les professionnels de santé pour une prise en charge pérenne
Les constats dressés par l’observatoire sont les suivants: «une prévention insuffisante»; «un accès inégal aux psychiatres et psychologues selon les territoires»… mais aussi et surtout «des restes à charge importants» au point que «40 à 60 % des personnes souffrant de troubles psychiques ne seraient pas prises en charge (…), le tarif de la consultation des psychologues (étant-NDLR) l’obstacle principal à la consultation».
La Mutualité française préconise de combiner 10 mesures «concrètes afin de faire progresser la prise en charge des patients souffrant d’un trouble psychique». Il s’agit, d’abord, de «développer des actions à destination du grand public pour déstigmatiser (et mieux identifier-NDLR) les troubles mentaux» ainsi que de «renforcer les compétences psychosociales de la population (…) en développant des programmes de prévention, notamment pour les parents».
Les pouvoirs publics doivent s’investir à plusieurs titres: favoriser «le dépistage et la prévention des troubles psychiques notamment en renforçant les services de médecine préventive et de promotion de la santé», «l’émergence de nouveaux métiers et le développement des protocoles de coopération entre professionnels», «une gradation des soins en fonction de la sévérité des troubles du patient et d’encourager le développement des résidences d’accueil».
Plus généralement, l’organisation mutualiste souhaite «étudier avec les pouvoirs publics, l’assurance maladie, (…) et les professionnels les conditions et modalités d’une prise en charge pérenne des consultations de psychologues», sur la base notamment de «l’initiative prise par les mutuelles en 2021 de rembourser 4 séances de psychologue». Et elle suggère de «forfaitiser le reste à charge à hôpital et de plafonner le tarif des chambres particulières».
1) Accessible en ligne sur le site de la Mutualité française.
Communiqué et DP Mutualité française – 24 juin 2021