L'actualité Covid est marquée par l'hypothèse d'un troisième confinement, à propos duquel les organisations professionnelles nourrissent de sérieuses inquiétudes et des compensations économiques et sociales. Plusieurs d'entre elles suggèrent aussi que les entreprises puissent part à la campagne de vaccination, autre objet de préoccupation majeure, entre difficultés logistiques, contraintes administratives.
Le Gouvernement n'a pas acté, comme l'a indiqué le Premier ministre le 29 janvier, un nouveau confinement. Cependant l'hypothèse n'est pas levée et de nouvelles mesures restrictives suscitent les craintes de divers milieux professionnels, qui demandent que le soutien économique public soit renforcé.
De nécessaires compensations économiques et sociales aux restrictions sanitaires
Ainsi, le Conseil national des centres commerciaux estime nécessaire une aide publique supplémentaire en compensation de la fermeture des établissements de plus de 20000 mètres carrés. Si «la filière des centres commerciaux, les bailleurs et les 25000 commerces concernés comprennent la nécessité de prendre des mesures pour lutter contre l'épidémie», «cette nouvelle fermeture porte le coup de grâce à un secteur dont les contributions sociales (…) et fiscales (…) sont cruciales pour l’économie française» précise le CNCC.
Laisser les commerces ouverts, sous protocole sanitaire renforcé
L'organisation approuve la proposition du ministre de l'Économie d'une «indemnisation simple, rapide et totale», mais demande qu'elle soit «mise en œuvre sans délai», en prenant en compte «l’intégralité des loyers et charges dus durant ce troisième confinement». L'organisation s'était dite prête «à renforcer le protocole sanitaire (densité autorisée, horaires) pour éviter une nouvelle fermeture des commerces qui serait catastrophique. À l'appui se sa proposition, le CNCC invoque une étude de l'Institut Pasteur confirmant qui «les classe (…) parmi les endroits les moins susceptibles de favoriser la propagation du virus».
De son côté, la CPME demande «aux pouvoirs publics d'adapter un éventuel reconfinement à la fragilité des entreprises et à la détresse des employeurs. Plus spécifiquement, l'organisation patronale suggère de «maintenir les commerces ouverts, quitte à adapter les protocoles sanitaires» et de ne pas fermer les écoles. Elle souhaite, par ailleurs, que «les pouvoirs publics prennent des mesures pour préserver l'activité des professionnels indépendants, durement impactés par la crise sanitaire. Pour la CPME, il est impératif de «lier la dette vis-à-vis de la Sécurité sociale des travailleurs indépendants (SSTI) à l’existence-même de l’entreprise», de suspendre les cautions personnelles pour «cas de force majeure», de bloquer «l’inscription au Fichier des incidents de remboursement de crédits (FICP) des travailleurs indépendants n’ayant jamais connu d’incidents de paiement avant mars 2020».
Les employeurs associatifs bien aidés par les aides publiques
Hexopée, l'organisation professionnelle des employeurs associatifs des sports et loisirs, souhaite le maintien des dispositifs de soutien et de sauvegarde des structures. Cette requête fait suite à une enquête auprès des adhérents relative à l'impact de la crise qui démontre que l'activité a été maintenue, de par la volonté des acteurs, mais aussi et surtout grâce à «l’impact des aides (…) En particulier les mesures liées à l’activité partielle qui ont été efficaces et indispensables. L’engagement permanent des collectivités et institutions publiques ainsi que d’autres partenaires, a aussi permis de soutenir massivement le secteur».
Au vu d'une «perspective de 2021 qui se dessine difficilement», Hexopée juge «indispensable et vital pour nos secteurs, compte tenu du faible recours aux aides généralistes de maintenir les plans d’urgence de sauvegarde et de soutien, et d'activer des dispositifs d'aides sectorielles, mieux ciblées tant par leur forme, que leur contenu ou leur mode d’accès». Il sera temps, ensuite, «d'aborder un plan actif de (…) relance et de l’axer aussi sur la demande». Dans les deux cas, l'organisation est «prête à évoquer des solutions adaptées (…) avec le Gouvernement, comme elle n’a pas manqué de le faire lors de ses échanges constants avec les cabinets depuis le début de la crise».
Mobiliser les entreprises et les professionnels libéraux pour accélérer la vaccination
La CPME réitère sa demande que les entreprises soient autorisées «à participer à l’effort national en organisant des campagnes de vaccination dans leurs locaux» et donc à disposer des vaccins. Du côté de l'Unapl, une campagne de promotion de la vaccination est lancée auprès des professionnels libéraux, qu'elle «invite (…) à placarder une affiche “Je me vaccine, et vous ?” dans leurs locaux et à relayer ce message sur les réseaux sociaux», non sans rappeler qu'elle «salue l’effort sans précédent pour soutenir ces professionnels et leurs entreprises». Pour l'Unapl: «Les vaccins, en complément des mesures barrière et du dépistage, sont aujourd’hui le meilleur moyen pour faire reculer cette pandémie (…) Et faire reculer la Covid-19, c’est aussi relancer la dynamique économique du pays».
Les personnels de santé doivent être prioritaires et protégés
Les professionnels libéraux de santé mettent aussi l'accent sur l'accélération de la vaccination. Ainsi, l'Union syndicale des pharmaciens d'officine invite le Gouvernement à autoriser les professionnels de santé de ville à vacciner dans leurs cabinets, leurs officines ou à domicile. Le syndicat professionnel rappelle que la Haute Autorité de Santé préconise cette mesure, pouvant s'appuyer sur des professionnels «formés aux différentes vaccinations, gestes et soins d’urgence et disponibles sur tout le territoire» et un «circuit pharmaceutique sécurisé (qui-NDLR) permettra de compléter la campagne de vaccination avec les différents vaccins».
L'Ordre des médecins appelle, pour sa part, les pouvoirs publics à accélérer la vaccination des personnels de santé de première ligne. Le CNOM rappelle que, non seulement ces professionnels connaissent une forte «recrudescence des cas de Covid-19, mais aussi que «la tension pesant sur notre système de santé sera très forte dans les prochaines semaines». Pour l'Ordre, en outre, il faut que «la seconde injection vaccinale soit garantie sur tout le territoire dans les délais validés».
Pour la Fédération nationale des centres de santé il est nécessaire d'engager des actions de correction de l'accès inégalitaire à la vaccination. La FNCS, entre autres solutions, suggère de «sanctuariser des plages de rendez-vous pour les publics les plus vulnérables», en mobilisant «les CCAS, les CLIC ou encore les centres sociaux», à partir notamment des publics concernés par les plans «canicule» et «grand froid». L'organisation professionnelle constate en effet des «difficultés d’accès aux prises de rendez-vous, en particulier pour les personnes âgées et les patients les plus éloignés du numérique» et particulièrement que «l’organisation des prises de rendez-vous par internet n’est pas adaptée pour nombre d’habitants notamment ceux des quartiers populaires».
Le syndicat Action Praticiens Hôpital fait part de son mécontentement concernant l'état de la vaccination anti-Covid pour les soignants. Rappelant un avis de l'OMS (27 janvier 2021), APH estime que les soignants, à l'hôpital comme en ville, devraient être prioritaires, en tant qu'ils sont le «rempart» contre le virus et invite le Président de la République à en prendre acte. De son côté, l'Union française pour une médecine libre interpelle l'Ordre et les pouvoirs publics à propos des menaces qui se multiplient à l'encontre des médecins. Le syndicat professionnel précise que, depuis des mois et plus particulièrement depuis le lancement de la campagne de vaccination, les «insultes, diffamations, menaces» se multiplient sur les réseaux sociaux. Dans la mesure où certaines d'entre elles émanent de «personnalités du secteur de la santé», l'Union saisit le CNOM. Elle rappelle, surtout, que «des plaintes ont été déposées», restées toutefois à ce jour «sans réaction officielle» ni du Gouvernement ni de l'Ordre. D'où son appel aux Premier ministre, ministres de l'Intérieur et de la Justice, ainsi qu'au président de l'Ordre pour «une condamnation publique» et «l'expression de la plus grande sévérité» à l'encontre de ceux qui usent de ces pratiques.
Des initiatives solidaires pour les publics fragilisés par la crise
L'association pour la formation professionnelle des adultes inaugure, par exemple, un nouveau programme destiné à remobiliser les jeunes en situation de décrochage. Baptisé «Promo 618» et inauguré à Châteauroux, ce programme «innovant» est construit sur le principe «d'ateliers thématiques», étalés sur 13 semaines, concourant à «permettre aux jeunes de changer de regard sur eux-mêmes et (…) sur leur avenir». Selon l'AFPA, l'objectif est «accueillir 35000 jeunes décrocheurs scolaires, d’ici la fin 2021», en déclinaison du «Plan #1Jeune1Solution» acté par le Gouvernement.
Communiqué Unapl; Communiqué APH; Communiqué UFML – 1er février 2021
Communiqué CNCC – 30 janvier 2021
Communiqué CPME; Communiqué Hexopée – 29 janvier 2021
Communiqué CPME – 28 janvier 2021
Communiqué USPO – 27 janvier 2021
Communiqué CNCC; Communiqué CNOM; Communiqué FNCS; Communiqué AFPA – 26 janvier 2021