Le « Pass culture » ne séduit pas les professionnels du spectacle vivant
Plusieurs syndicats professionnels du secteur de la culture réaffirment leurs réserves vis-à-vis du Pass culture que vient de confirmer le Président de la République. Les organisations (Forces musicales, Profedim, Scènes publiques, Syndeac) annoncent qu’elle «demanderont à nouveau la suppression de ce dispositif dans le cadre des élections présidentielles». Une position motivée, sur la forme, par le fait que «l’expérimentation engagée depuis 2019» n’a pas été, en dépit des promesses du ministre de la Culture d’alors, suivie d’une communication ni d’un débat avec les professionnels, les parlementaires, sur les «observations obtenues» et l’évaluation globale du dispositif.
Une mise en concurrence entre service public et industries culturelles de loisirs
Sur le fond, les organisations regroupées au sein de l’USEP-SV dénoncent, très concrètement «la pression exercée par l’administration du ministère de la Culture sur nos adhérents pour qu’ils mettent des offres sur le Pass». Elles envisagent, aussi, de saisir la Cour des comptes eu égard au «budget exhorbitant» qui est mobilisé. Plus structurellement, elles continuent de contester «la philosophie du projet, notamment en ce qu’il (…) inverse les termes de la politique de l’offre et de la demande, il positionne les acteurs du service public de la culture dans une concurrence directe et frontale avec les grands opérateurs du privé et avec les industries culturelles de loisirs».