CCI France a mobilisé le réseau consulaire dans la perspective du Pacte productif 2025, via une consultation en ligne et par ateliers-débats à laquelle ont souscrit quelque 60 CCI et 900 entreprises. Rendu public le 25 septembre 2019, le résultat de cette consultation (téléchargeable sur le site de CCI France) a vocation à «affiner les 28 propositions formulées par notre réseau en juillet 2019 dans le droit fil des axes de travail identifiés par le Conseil national de l’industrie», à savoir « l'industrie ; l'innovation; le numérique».
Les entreprises attendent un dispositif plus lisible et plus valorisant
Il en ressort notamment que l’industrie a une «image brouillée», soit parce que les «métiers industriels sont méconnus», ou parce que, spécifique aux start-up, il faudrait «démystifier leurs univers». L’item de la «transformation digitale dans le BtoB» suscite des appréhensions contrastées («aller encore plus vite», «ne pas négliger le facteur humain), impliquant selon CCI France que «le Pacte productif comme la politique Territoires de l’industrie» intègre «les objectifs de la stratégie Industrie du futur» nécessitant le «renforcement des systèmes productifs locaux». Les entrepreneurs considèrent qu’il existe «une pénurie de compétences», freinant l’innovation, imputable à la fois aux contraintes normatives, au coût du travail, à la difficulté à gérer le changement en interne. S’il y a un intérêt pour l’économie circulaire et la transition énergétique, la question renvoie plus généralement à un manque de «lisibilité» des politiques publiques: «déficit d’information sur les dispositifs», référents multiples, voire polarisation sur les grands groupes.
17 propositions pour un Pacte productif de qualité
Forte de cette contribution, la tête de réseau de l’institution consulaire émet 17 propositions pour un Pacte productif de qualité structurées autour de 3 thèmes: la fiscalité (7), la formation (5), la transition écologique (5).
Concernant le premier volet, le document met l’accent sur l’incitation à l’investissement dans les entreprises non cotées, l’émulation entre entreprises, la transparence de l’information bancaire et des assurances sur les « notations». Quant à la formation, il est notamment préconisé de favoriser «les stages en entreprise industrielle», «développer les filières formant des techniciens opérationnels», unifier le «référentiel de formation sur les langages de programmation informatique», faciliter le recrutement par «des aides à l’emploi d’alternants» ou par «l’accès à des voitures écologiquement acceptables mais destinées à la casse».
La transition écologique pourrait être accélérée par la «relocalisation en Europe et en France de la production industrielle», la réaffectation d’une « part significative des revenus des quotas de CO2 en soutien aux projets innovants (…) en matière de neutralité carbone», la valorisation «des circuits de proximité», l’incitation à «l’autoproduction et l’autoconsommation énergétique», la création d’un «indice de la transition énergétique» permettant de mesurer le niveau d’implication des entrepreneurs.
CCI France plaide aussi pour que les réseaux consulaires, pôles de compétitivité, soient dotés de «moyens renforcés» pour faciliter «l’accès aux programmes nationaux ou européens dédiés à la recherche et l’innovation».
Communiqué CCI France – 25 septembre 2019