Une enquête réalisée par l'Organisation internationale du travail et le défenseur des droits rendue publique le 19 septembre motive une réaction de colère des syndicats de salariés. La Confédération française démocratique du travail rappelle que, selon «ce douzième baromètre des discriminations dans l’emploi», «Un tiers de la population active et la moitié des syndiqués considèrent que les discriminations syndicales se produisent souvent ou très souvent», induisant un «frein à la syndicalisation» par «peur des représailles». La CFDT invite à considérer que la discrimination a un effet négatif sur «toute l'entreprise» et en appelle à ce que «vu de l’ampleur des atteintes signalées (…) toutes les parties prenantes (organisations syndicales, organisations patronales, État) se réunissent pour que cette situation cesse».
La Confédération générale du travail met l'accent sur le fait que «près d’une personne sur deux (46%) estime avoir été discriminée ou freinée (51%) dans son évolution professionnelle (…) et » plus de quatre personnes sur dix (43%) estiment qu’exercer une activité syndicale a entraîné une dégradation des relations avec leur hiérarchie» et considère plus généralement cela traduit un «phénomène global des répressions syndicales», concrétisé aussi bien par le «durcissement de la politique de maintien de l'ordre dans les manifestation (…), la remise en cause des moyens des syndicats dans les entreprises et les branches professionnelles, la remise en cause des bourses du travail dans certains territoires». Si elle se félicite que L'organisation l'outil permettant de mesurer ces discriminations qu'elle a conçu est pleinement reconnu dans le cadre du baromètre, la CGT n'en exige pas moins que les «pouvoirs publics (…) démontrent leurs intentions réelles au regard des conclusions de ce rapport», car la «liberté syndicale» est u!n «droit constitutionnel».
Force ouvrière se réjouit du message de Jacques Toubon, Défenseur des droits, et Karen Curtis, représentante de l’OIT, délivré à l'occasion de la publication du baromètre et insiste sur le fait que «l’engagement syndical doit être considéré pour ce qu’il est: un facteur de progrès social», obligeant du même coup les pouvoirs publics. La confédération syndicale ne peut ainsi que s'opposer aux «contre-réformes» récentes «qui ont réduit le nombre de mandats tant dans le public que dans le privé, et acté la disparition des CHSCT», mais aussi «la baisse continue des effectifs de l’Inspection du Travail». Elle plaide, enfin pour «la mise en place d’indicateurs objectifs permettant aux institutions représentatives du personnel d’obtenir toutes les informations nécessaires pour prévenir les discriminations» et «la relance du groupe de dialogue relatif aux discriminations au recrutement et en entreprise, délaissé par le patronat depuis 2016».
Communiqué CFDT; Communiqué CGT; Communiqué FO – 19 septembre 2019