L’épisode de gelées de ce mois d’avril 2021, dont les résultats sont catastrophiques pour la production, pose la question de la gestion du risque agricole.
La Fédération nationale des exploitants agricoles et Jeunes Agriculteurs plaident ainsi pour des «mesures d'urgence indispensables pour redonner un minimum de visibilité à des agriculteurs», notamment «les jeunes agriculteurs». Mais il faut égalementet au-delà, «un projet ambitieux pour la gestion des risques, adapté aux attentes professionnelles et à la réalité des situations des exploitations».
Mobiliser solidairement agriculteurs, assureurs et pouvoirs publics
Une «politique de prévention des risques ambitieuse» doit s’appuyer sur la «responsabilité des agriculteurs, des assureurs et des pouvoirs publics» et prioriser «le renforcement d'un mécanisme “à étages” fonction de l'intensité et la fréquence de l’aléa». Elle suppose, pour la FNSEA et JA,«l’activation dans la réforme de la PAC des possibilités du règlement “Omnibus”» sous «gouvernance associant État, assureurs et profession agricole», mais aussi «sur des mesures structurantes afin d'aboutir d'une part à une meilleure articulation entre assurances et fonds d'indemnisation et d'autre part à un appui marqué de la solidarité nationale pour faire face au changement climatique».
Du côté des chambres d’agriculture, on souligne «l’urgence d'une révision des outils d'indemnisation des pertes liées aux aléas climatiques et d'un accompagnement des pouvoirs publics à l'adaptation des exploitations. Il en va de notre souveraineté alimentaire». L’APCA souhaite, à plus court terme, que «l'enveloppe nationale du (…) Fonds national de gestion des risques en agriculture soit déplafonnée» ainsi que des mesures telles que «exonération de TATFNB», «accompagnement social, fiscal», «étalement des échéances de prêts» négocié avec les banques.
Les assureurs proposent d’ajuster les conditions assurantielles
La Fédération française de l’assurance met l’accent sur «le phénomène de non-assurance des exploitants agricoles», à propos duquel «des solutions ont été proposées (…)», à savoir «augmentation du taux de subvention des cotisations d’assurance, abaissement du seuil de déclenchement de l’indemnisation ou de la franchise». Dans l’urgence, les assureurs prennent des dispositions: «prise en charge des frais de “resemis” pour les grandes cultures lorsqu’il s’agira de la solution la plus adaptée», «possibilité d’étaler le paiement des cotisations (…) Multirisques climatiques sur récolte au-delà de l’échéance prévue», ainsi que versement des «indemnisations le plus rapidement possible à leurs assurés».
Communiqué commun FNSEA, JA; Communiqué FFA – 15 avril 2021; Communiqué APCA – 13 avril 2021