Les organisations professionnelles du secteur agricole sont inquiètes des conséquences de la politique de rétorsion américaine suite à la taxe GAFA et au conflit sur les subventions à Airbus.
La Fédération des syndicats d’exploitants agricoles « exprime un vif soulagement» suite à la décision de «reporter à la fin de l’année la taxe dite “GAFA”», moyennant «un accord plus global (…) négocié au sein de l’OCDE». Le syndicat d’exploitants agricoles indique toutefois son intention de suivre «avec attention l’évolution des discussions».
La nécessité de mesures compensatoires pour la filière viticole
Rappelant que pour la filière viticole, le différend à propos d’Airbus, a eu un « impactéconomique (…) lourd et immédiat : dès le mois de novembre dernier, on déplorait une forte baisse des exportations vers les États-Unis», la FNSEA attend des «pouvoirs publics qu’ils prennent des mesures compensatoires le plus rapidement possible» mais aussi, et au-delà, qu’il opte pour une «vigilance accrue envers l’impact des accords internationaux sur les filières agricoles».
Les organisations spécifiques de la filière agricole (Confédération nationale des producteurs de vins et eaux-de-vie de vin à appellations d’origine contrôlées; Fédération des exportateurs de vins & spiritueux de France), ont fait également valoir, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, la nécessité d’un «fonds de compensation (…) et un soutien financier à hauteur de 300 millions d’euros». Le vice-président de la FEVS, Louis-Fabrice Latour a légitimé cette requête par le fait que «L’impact (…) peut d’ores et déjà être chiffré à plusieurs dizaines de millions d’euros sur la fin 2019, qu’il s’agisse de commandes annulées ou différées, ou (…) de la prise en charge, totale ou partielle, des surcoûts». Pour le président de la CNAOC, Bernard Farges, le problème touche «non seulement les exportateurs mais bien l’ensemble de la filière française. Avec les marges des intermédiaires, beaucoup de vins vont sortir du marché et seront remplacés par d’autres fournisseurs. Les producteurs qui fournissent le négoce sont touchés par ricochet».
Si elles attendent les «prochaines décisions des autorités américaines dans le cadre de la révision des sanctions», sachant que le marché des États-Unis est essentiel pour la filière, la compensation attendue doit être conçue comme «un investissement pour l’avenir, celui de notre filière, celui de nos exportations et celui de notre contribution à l’excédent commercial de la France».
Communiqué FNSEA - 23 janvier 2020; Communiqué CNAOC, FEVS — 22 janvier 2020