La Confédération française démocratique du travail réaffirme son appréciation sur la réforme de l'assurance chômage comme étant «injuste socialement», suite à l'annonce des décrets d'application. L'institution professionnelle dénonce par ailleurs «une nouvelle mesure prise de manière unilatérale et sans concertation: l’augmentation de la part du financement du régime d’assurance chômage à Pôle emploi, qui devra passer de 10 % à 11% des ressources de l’Unédic». L'équivalent d'un transfert de «377 millions d’euros», d'autant moins admissible que la «participation de l’Unédic au financement de Pôle emploi a augmenté de 500 millions d’euros en 10 ans, contrairement à celle de l’État qui, elle, n’a jamais évolué» et que «le Gouvernement justifiait il y a quelques jours la baisse des droits des demandeurs d’emploi pour accélérer (son–NDLR) désendettement».
Dénonçant aussi ce transfert de fonds, synonyme de «paiement de leur accompagnement» par les demandeurs d'emplois, Force ouvrière constate en outre que «la convention d’assurance chômage du 14 avril 2017 va être abrogée», et que «la revalorisation de l’allocation (…) n’est désormais plus de la responsabilité des interlocuteurs sociaux, mais de celle du ministère du Travail». Entre mesures non annoncées et réductions de droits entérinées par le décret (conditions d’accès et de rechargement, période de référence, dégressivité, indemnisation calculée sur la salaire journalier), FO dénonce un dispositif particulièrement injuste, «mettant en cause le droit de la négociation collective, protégé par les principes et droits fondamentaux au travail édictés par l’OIT».
Pour la Confédération générale du travail, qui dénonce au passage le mode de consultation cavalier des partenaires sociaux, auxquels il est demandé de «commenter un décret de 200 pages, traitant d’un sujet essentiel, le tout en quelques jours», le décret sur l'assurance chômage «confirme toutes nos craintes: (…) quasi disparition des droits rechargeables, (…) relèvement des seuils d’ouverture des droits à allocation, (…) modification de la formule de calcul des indemnités, (…) plafonnement des allocations, (…) dégressivité pour les cadres». L'institution professionnelle critique vivement la «ponction sur les ressources de l’Unédic, et la suppression de sa prérogative en matière de «revalorisation des allocations», confirmant ainsi «la volonté du gouvernement de mettre fin à la gestion paritaire de l’assurance chômage».
Communiqué CFDT; Communiqué FO – 11 juillet 2019; Communiqué CGT – 10 juillet 2019